Dans un « souci d'apaisement », l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (ANPROMEVO), l'Association nationale des pieds- noirs progressistes et leurs amis, l'Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, des combattants pour l'amitié, la solidarité, la mémoire, l'antifascisme et la paix de l'Hérault, la Fédération des droits de l'homme de l'Hérault, la Ligue des droits de l'homme de Toulon viennent de saisir par une lettre publique, dont une copie nous a été transmise, le sénateur-maire de Béziers, Raymond Couderc, de « de faire retirer de la stèle au fond du cimetière neuf de Béziers la plaque reproduisant les noms et photos de quatre membres de l'OAS avec l'intitulé : ‘‘fusillés pour avoir défendu l'Algérie française'' ». « Il s'agit de Bastien Thiry, qui organisa, en 1962, l'attentat du Petit Clamart dans le but d'assassiner le général de Gaulle ; Degueldre, créateur des commandos Delta de l'OAS ; Docevar, putschiste sous les ordres de Degueldre dans les commandos Delta, qui participa à l'assassinat du commissaire central d'Alger Roger Gavoury (mai 1961) ; Piegts, qui participa à l'assassinat du même commissaire central », est-il signalé. Cette demande intervient suite à un débat très vif qui a opposé pendant plusieurs semaines les pro « Algérie française » aux pieds-noirs républicains et familles de victimes de l'OAS au sujet de l'érection d'une stèle en hommage à des membres de l'OAS, et au-delà à propos d'« un mémorial en rapport avec la guerre d'Algérie ». « Nous effectuons cette démarche pour éviter que se perpétuent des ‘‘guerres'' mémorielles, succédanées de vraies tragédies et pour que chacun puisse trouver la paix auprès de ses propres souvenirs… Nous reconnaissons tous les traumatismes de cette période quelles que soient les populations qui ont eu à les subir. Nous pensons même que beaucoup des protagonistes, Français d'Algérie, Algériens de cette période ont été avant tout victimes d'un processus historique condamnable (la colonisation) », écrivent les signataires de la lettre au sénateur = maire de Béziers. Et « Nous reconnaissons, par contre, à tous ceux qui ont été acteurs ou victimes de ces différentes tragédies, le droit de disposer de lieux de mémoire qui respectent pleinement la distinction entre sphère publique et sphère privée. » Et d'ajouter : « Il est temps de laisser les historiens travailler en toute sérénité et au-delà de tout affect, au demeurant respectable. »