Choisis pour être promus cité pilote, avec tout ce que cela suppose comme aménagements, les 418 logements Sidi Ahmed se débattent dans un univers au contraire moribond. Les habitants n'ont cessé d'alerter l'APC et plus récemment la wilaya. Une visite dévoile un état des lieux dont les points noirs sont nombreux. L'insalubrité est criarde. à titre d'exemple, les blocs 34 à 38 ont les caves inondées par les eaux usées. Ces eaux à la longue s'échappent vers l'arrière des bâtiments pour les parer de flaques nauséabondes, excellents « viviers de moustiques ». Les murs décrépis par endroits et les traces d'humidité renseignent sur le degré d'inondation des vides sanitaires. Ce qui fait craindre aux habitants une prolifération de rats et les fâcheuses conséquences qui risquent d'en découler. Restons encore à l'extérieur. Le manque de viabilisation (avaloirs et drainage des eaux pluviales) additionné à l'affaissement des trottoirs rend l'accès aux blocs difficile par temps d'averse. Un éboulement s'est même produit au niveau de la principale voie d'accès. La cité est implantée sur une bande étroite récupérée le long d'une crête. D'où des escarpements un peu partout, pour lesquels les habitants réclament une sécurisation par un barraudage. Un nouvel éclairage est installé par l'APC avec le concours (main d'œuvre) des habitants. Mais on attend toujours que soit lâché le fameux jus pour que lumière soit. à l'intérieur, les choses vont aussi mal, particulièrement pour les occupants du dernier étage. L'étanchéité en a pris un sérieux coup. Une pétition qui remonte à quatre ans, nous dit-on, a été signée et, accompagnée d'un constat par un huissier de justice, transmise à l'administration. Un expert, veut-on préciser, a, comme seule et unique réponse, été dépêché par la société d'assurance couvrant l'organisme qui a cédé les logements. L'un des locataires a accompagné une requête, également visée par un huissier de justice, de photos mettant en évidence des taches d'humidité sur le plafond. Plus que l'esthétique de son appartement qui en a pris un coup, il craint tout simplement un incident électrique. Il faut pourtant dire que les habitants du quartier regroupés en association « n'ont pas, par le passé, manqué de volonté. Ils y avaient cru à « la cité pilote ». Ils ont du « peiner » par force volontariats pour conforter les ravins. « Il a fallu y déverser plus d'une centaine de chargements de terre ramenée de différents chantiers de la commune ». Un plan vert et un parking automobile ont été soigneusement agencés. Les portails sécurisés. Mais « l'abandon » a carrément eu raison de l'existence même de l'association.