En dépit des ressources fiscales dont elle dispose, la commune de Tidjelabine peine à relever le défi du développement. Issue du découpage administratif de 1984, cette commune de plus de 23 000 h disséminés sur 14 villages sombre dans des difficultés à ne plus en finir. Mis à part les blocs d'habitation et les nouvelles cités qui s'érigent çà et là, rien de bon ne s'annonce à l'horizon. Cette commune dont l'APC est gelée depuis plus de quatre mois parait à première vue en mal de gestion et en quête d'un nouvel élan de développement. Sa population, qu'elle soit rurale ou urbaine souffre d'une myriade de problèmes dont certains semblent chroniques. Le chef-lieu, censé être la vitrine de développement de toute localité offre une image désolante. Tout y fait défaut. La saleté et l'insalubrité jalonnent toutes les artères de la commune, voire même les cités, à l'image de celles des 210 Logements jouxtant le siège de l'APC et des 220 Logements EPLF où les locaux du rez-de-chaussée se sont érigés en réceptacles d'ordures ménagères. L'anarchie urbaine, résultat de la prolifération du commerce informel et de l'absence d'un marché couvert pour fruits et légumes s'est imposée en maitresse de tous les espaces. Encombrement et absence d'un plan de circulation idoine notamment après la création d'un marché hebdomadaire au centre-ville. A cela s'ajoute la dégradation et le délabrement des ruelles et trottoirs de la ville, faute d'aménagement urbain. Les différents projets inscrits par la DUC dans le cadre de l'amélioration ne sont aux yeux des citoyens rencontrés qu'un leurre. Expliquant cet état de fait, le P/APC, élu sur la liste des indépendants nous dira : « Notre commune ne dispose que de 12 agents de nettoiement et deux bennes à ordures. Nous avons demandé la création d'autres postes budgétaires, mais les services de la DAL refusent sous prétexte que notre assemblée est gelée. » « Pourtant l'APC a les moyens financiers de le faire », ajoute-t-il. Néanmoins, la léthargie semble n'épargner aucun secteur. Quelques habitants soulignent que leur localité accuse un déficit énorme en infrastructures sanitaires. Sur les 14 villages que compte la commune seul trois sont dotés de centres de soins dont deux sont fermés depuis plus de quinze ans. Un est sis au village Lamrayel et l'autre au douar Belhassenet. Ce qui a créé une certaine tension sur le centre du chef-lieu qui fonctionne avec des moyens humains et matériels dérisoires. Mis à part ces difficultés, de nombreux villageois à l'image de ceux de Lamrayel relèvent la dégradation de la route reliant leur village au chef-lieu.Les autorités locales ont revêtu une partie depuis deux ans mais le reste est à la limite du praticable. Le P/APC précise que « l'axe en question est devenu chemin de wilaya et c'est à la direction des travaux publics qu'incombe la responsabilité de parachever les travaux ». Ceux habitant le village Ouled Boumerdès réclament quant à eux le revêtement de la route desservant leur village et se plaignent des difficultés de déplacement dans leur région. Pourtant l'APC avait bénéficié d'une enveloppe financière de 4 milliards de centimes dans le cadre des PCD 2008. Autre secteur à développer, est celui de la jeunesse. En effet, les préoccupations de la jeunesse sont, de par le déficit en infrastructures de jeunes et de loisirs, ignorées. La maison de jeunes est à l'état de chantier, la salle polyvalente lancée en 2002 est toujours en cours tandis que le projet de construction d'une bibliothèque communale n'est pas entamée. Pour cette dernière, le P/APC évoque l'insuffisance de l'enveloppe financière (15 millions de dinars) et l'infructuosité de l'appel d'offres. Le seul espace mis à la disposition de la frange juvénile est le stade. Mais son état laisse à désirer. « Nous n'avons qu'une prison et un stade infréquentable et dépourvu de tout », s'indigne un jeune de la localité en réclamant le transfert de la prison qui, selon lui, « nuit largement à l'image de la localité ». « Pourquoi on nous construit pas une salle de cinéma à sa place », s'interroge-t-il. Et Au niveau des régions rurales, c'est l'oubli et l'indigence totale. « Nos responsables nous ont oubliés, alors qu'ils ont tous les moyens de réaliser des aires dans nos villages », soutient un jeune du village Lamrayel. « Nous avons plus de dix unités industrielles. Notre budget communal est estimé à 170 millions de dinars par an dont 6 milliards de centimes sont générés par le marché de véhicules », nous confie le premier responsable de cette localité.