Surplombant des collines rocailleuses avec une terre inculte, la commune d'Ath Mansour ou Taourirt comme aiment l'appeler les gens de la région, est l'une des communes les plus déshéritées de la wilaya de Bouira. Ni la voie ferrée, ni encore moins la RN5 la traversant ne semblent constituer des atouts pour permettre à cette région de connaître le chemin du développement. Issue du découpage administratif de 1985 et s'étendant sur 67 km2 de terres arides et incultes, cette commune dont la population relevait jadis de la commune mère de M' Chedallah patauge inexorablement dans une crise multidimensionnelle qui pénalise l'ensemble des villages à l'image d'Ath Vouali, Roudha, Ath Zeggane et Thighilt. En effet, il est évident que les pouvoirs publics devraient lancer des projets de développement afin de réparer les préjudices causés à cette région agropastorale, doublement martyrisée durant la Révolution et la décennie noire, marquée par le terrorisme intégriste. Pourtant, nonobstant l'ingratitude de la nature, cette région avait, témoigne un quinquagénaire, constitué par le passé le vivier qui inondait en fruits et légumes le grand marché hebdomadaire de M'Chedallah. « Aujourd'hui, les vergers et autres cultures arboricoles d'antan qui faisaient la renommée de la région à l'image des pêches ou des grenadiers sont abandonnées à cause d'une part de la rareté des sources hydriques et d'autre part du peu d'engouement de la jeunesse pour l'agriculture », soutient, dépité un sexagénaire. Mais, poursuit-il, « une bouée de sauvetage est possible pour réhabiliter l'agriculture dans cette région pour peu que les autorités y ramènent de l'eau à partir du barrage de Tilesdit. Pourtant, ce dernier sert d'autres wilayas sur des centaines de kilomètres pendant que Taourirt, qui n'est qu'à une vingtaine de kilomètres souffre le martyre à cause de l'absence de cette denrée nécessaire à la vie », renchérit-il. Par ailleurs, tout porte à croire que la commune ne semble pas tirer les dividendes fiscaux des nombreuses carrières privées, disséminées dans la partie sud de la municipalité. Pire encore, la population subit les effets de la pollution causée par les émanations poussiéreuses de ces carrières.