Six ans, jour pour jour, depuis que Abdelhaï Beliardouh, correspondant d'El Watan à Tébessa nous a quittés, mort à l'hôpital Mustapha dans la nuit de mercredi à jeudi, la nuit du 19 au 20 novembre 2002. Après avoir ingurgité de l'acide pur, il décédera suite à de graves lésions au niveau de l'œsophage et de l'estomac, 20 jours après son hospitalisation, laissant deux femmes et trois orphelins. Tous les journalistes et correspondants de la wilaya ainsi que ses amis, depuis sa mort, sont fragilisés et devenus vulnérables face aux magnats de la contrebande et du trafic mafieux. Ils rendront aujourd'hui un hommage à Azza, comme l'on aimait l'appeler, en se recueillant sur la tombe du défunt. Humaniste, tolérant, amical, aimant la vie et sa famille, bouquiniste, passionné de lecture et d'écriture, détestant tout ce qui nuit à l'Algérie et aux Algériens, préoccupé par le devenir de son pays et de sa région natale, audacieux et courageux, ce journaliste d'investigation devenait « dangereux », dérangeant par ses écrits, dénonçant tous ceux qui s'adonnent à la contrebande, les trafiquants en tout genre et de tout poil, surtout dans cette région frontalière avec la Tunisie. Abdelhai écrivait des articles virulents, qui faisaient mouche, dont celui qui lui coûtera la vie, intitulé « l'arrestation du président de la Chambre de commerce » paru le 20 juillet 2002. Le lendemain, Saad Garboussi et deux de ses nombreux acolytes le prendront par le col de la veste, le sortiront d'un taxiphone et le roueront lâchement de coups de poing devant tout le monde, sans que personne ne bouge le petit doigt. Il sera humilié puis séquestré. El Watan dénoncera immédiatement la passivité des autorités locales, notamment les services de sécurité et les élus locaux. Constitué partie civile, El Watan, représenté par Omar Belhouchet, poursuivra en justice Saâd Garboussi et ses hommes de main. le procès a duré plus d'une année et le dossier a été transféré à la Cour suprême sur pourvoi de Saâd Garboussi et ses co-accusés, contre l'arrêt de Tébessa qui a renvoyé le dossier en criminelle. Cependant, les amis et les confrères du défunt attendent impatiemment que l'affaire Beliardouh trouve une issue et que justice soit rendue.