L'union des aveugles de la wilaya de Bouira qui compte quelque 240 adhérents, déplore la situation lamentable de ces derniers depuis plusieurs années. Ainsi, il est fait état de problèmes pour le moins insurmontables, notamment pour ce qui est de la prise en charge de cette frange vulnérable de la société. Selon le président de l'union, M. Guellab Slimane, « l'actuel maire de Bouira a exclu les non-voyants du filet social, en plus de la non- réfection de leur siège malgré son engagement à le faire depuis cinq ans ». L'autre problème soulevé par notre interlocuteur est celui des 25 élèves aveugles scolarisés à Bordj Menaïel dans la wilaya de Boumerdès. Chaque fin de semaine, les membres de l'union doivent se démener pour trouver un bus qui doit ramener ces enfants chez eux. Au sujet de la mise en application du décret exécutif 03/45 et la loi 02/09 du 08 mai 2002, qui classe les aveugles dans la catégorie des malades incurables, notre interlocuteur évoque la revendication formulée et qui consiste en la demande de requalification des concernés en tant que handicapés. Aussi, revoir à la hausse la pension qui est actuellement de l'ordre de 1000 DA, sachant que le ministre de la Solidarité avait déclaré, en personne, que cette allocation sera revalorisée pour atteindre les 3000 DA. Pour ce qui est du recrutement au sein des entreprises et organismes publics, estimés à 1%, selon cette association, l'on demande une mise en œuvre accrue de la loi en vigueur qui, pourtant, garantit ce droit à cette catégorie de déshérités. Cependant, l'union des handicapés déplore le fait qu'aucun de ses adhérents n'a été recruté, et ce en dépit de leurs diplômes de standardistes décrochés grâce à l'implication des directions de l'action sociale et de la formation professionnelle. « Si les postes de ceux qui partent en retraite sont maintenus, et que les communes et les daïras et autres organismes étatiques recrutent un seul aveugle à chaque fois, nos adhérents n'auront plus besoin de cette pension de misère. Pour les enfants scolarisés à Bordj Menaïel, et en attendant la réalisation de l'école prévue à Sour El Ghozlane, nous demandons l'ouverture d'une classe au niveau de l'école des sourds et muets, et tout rentrera dans l'ordre », fera savoir M. Guellab. Quant aux 10 millions de centimes de subvention que leur accorde chaque année la wilaya, ce dernier déplore le fait que celle-ci est loin de satisfaire leurs dépenses. Par conséquent, ils sont obligés de faire du porte-à-porte pour quémander, afin de garder leur siège ouvert pour accueillir les non voyants.