La justice s'humanise. Après les grands chantiers de réforme lancés ces dernières années, visant à donner plus de crédibilité et transparence à cet appareil de l'Etat, l'étape que l'on s'apprête à entamer, c'est celle d'humaniser le fonctionnement du secteur. Toutes les personnes vulnérables, à présent, seront prises en charge de la sorte que tous les moyens adéquats, pour leur faciliter l'accès aux cours et tribunaux, seront mis en place. Ce sont les personnes aux besoins spécifiques, notamment les handicapés (moteurs et mentaux), enfance assistée, personnes âgées, femmes divorcées et femmes au foyer, ainsi classées par le législateur algérien. Pour ce qui est des handicapés, utilisant les fauteuils roulants ou ayant des difficultés à se déplacer, tous les tribunaux et cours seront dotés de rampes d'accès. Ainsi, des guichets seront aménagés pour accueillir cette frange infirme de la société. Et ce, en recrutant des assistants sociaux. Comme il a été question de créer des salles de soins primaires à travers les organismes judiciaires, pour également venir en aide aux personnes âgées ou ayant un besoin ou urgence médicale au sein même des cours et tribunaux. Cette opération a touché, à ses débuts, quelques wilayas du pays, dont Alger, Ouargla, Oran et Constantine. L'initiative sera généralisée à l'avenir, à travers tout le territoire national. S'agissant de la wilaya de Bouira, une série de conférences sera organisée à travers la région. La première rencontre a eu lieu le 29 mars dernier, au niveau du tribunal de Aïn Bessem sous le thème. «La prise en charge sociale des personnes aux besoins spécifiques dans la législation algérienne.» Une autre manifestation s'est déroulée au tribunal de Lakhdaria. Cette campagne lancée en faveur des personnes aux besoins spécifiques et initiée à l'occasion de la Journée nationale des personnes aux besoins spécifiques, coïncide avec le 14 mars de chaque année. Une conférence portant le thème: «protection et promotion des personnes aux besoins spécifiques dans la législation algérienne», a été organisée hier, au niveau de la cour de Bouira et présentée par un magistrat du tribunal de Sour El Ghozlane. L'objectif de cette rencontre était de mettre à la portée de tout un chacun, notamment les personnes handicapées, le fonctionnement de l'appareil judiciaire. A cet effet, des travaux ont été présentés en langage des signes en faveur des quelques personnes handicapées présentes dans la salle. Par cette action, la justice algérienne veut se donner un nom en vue de rendre accessibles ses services à cette frange défavorisée.