L'affaire de l'assassinat du jeune Sétifien, Amar Keskes, qui a défrayé la chronique dans la capitale des Hauts-Plateaux, a finalement connu son épilogue le 10 novembre dernier au tribunal criminel de Bejaïa, plus d'une année après le meurtre, pérpétré le 18 août 2007 au complexe El Djorf de Melbou, dans la wilaya de Béjaïa, avec la condamnation de l'accusé, un agent d'accueil à l'établissement touristique, à la prison à perpétuité et l'acquittement de deux autres présumés complices. Ce crime a ébranlé aussi bien la famille du défunt, dont le père est un notable de la ville, que toute la population sétifienne, qui s'est montrée solidaire avec les proches de la victime. Le père raconte ainsi le drame : « Après le dîner, mon fils est allé à la salle de jeux du complexe avec ses amis. A l'entrée, un agent de sécurité lui en interdit l'accès sous prétexte qu'il était minuit. Ne voulant pas trop insister, la victime fait demi-tour. L'agent, qui avait une dent contre le beau jeune homme, profère des obscénités. Touché dans son amour-propre, la victime réplique à son tour, s'ensuit une bagarre. Pour prêter main forte à leur collègue, deux vigiles s'en mêlent. Le principal inculpé se dirige alors vers le poste de garde pour revenir avec un couteau suisse qu'il plante dans le cœur de la victime, un autre coup est asséné à la nuque à l'aide d'une barre de fer. En dépit de ces coups mortels, mon fils trouve le courage et la force de sortir, avant de s'écrouler, à quelques mètres du complexe. Amar a rendu l'âme sous les yeux des estivants et des habitants de la cité. Mon fils a été tué sauvagement, il n'a rien fait, et même s'il a fait quelque chose, les vigiles chargés de protéger les gens et les biens des estivants auraient pu alerter les gendarmes qui ont un poste au niveau de l'établissement ». Notons que la famille de la victime a décidé de faire appel concernant les deux vigiles acquittés. « L'accusé principal a avoué que les deux vigiles étaient complices, des personnes ont aussi témoigné que les deux agents ont participé à ce crime, pour ces raisons, je vais faire appel et j'ai confiance en la justice », ne cessera de répéter le père du jeune Amar.