Depuis le début de l'année, l'on compte plus de 20 000 retraits de permis de conduire à Alger, sans compter l'hécatombe enregistrée qui frôle déjà la barre des 200 morts, sinon plus au terme du dixième mois de l'année. Un chiffre qui en dit long sur les infractions commises par les automobilistes dont ceux qui font fi du code la route ne sont pas rares, à commencer par l'excès de vitesse et les dépassements dangereux qui représentent à eux seuls 80 % des accidents. On se presse, dès lors, de renforcer la sécurité en mettant en place des radars dernière génération pour réfréner, dit-on, la folie de certains conducteurs qui bravent les interdits en déboulant avec leur carrosse flambant neuf sur des artères, à une vitesse qui vous laisse pétrifié. Des cas comme ça, on en croise chaque jour que Dieu fait, surtout certains jeunots qui, dans leur insouciance et leur overdose de « dynamisme », se croient tout permis, grillant le feu rouge, bousculant les gens sur le trottoir ou encore foulant le basique du civisme et de la convenance : celle de céder le passage à la vue des écoliers ou d'une vieille dame qui tente d'emprunter le passage piéton. A croire que le permis de conduire délivré, après formation, n'est qu'un document qu'on présente aux éléments en faction au niveau d'un barrage. Moi l'ingénu, il m'est difficile de saisir si ce document qu'on brandit à juste titre devant l'agent de police qui nous apostrophe, ne constitue pas aussi une garantie de bonne conduite ? Cela ne nous interpelle pas moins sur la qualité de formation du candida, le niveau et l'anarchie qui règne au niveau des auto-écoles dont des propriétaires veulent augmenter le tarif des cours qu'ils dispensent de manière expéditive. Le volume horaire des cours de code est en principe, de 12 heures et celui de la conduite est de 25 heures. Mais la réalité est tout autre. Au-delà du tarif de référence qui reste flexible, la formation est, le moins qu'on puisse dire, médiocrement assurée. Dans ce registre, a-t-on idée du nombre de candidats qui ont réussi à obtenir leur « sésame » de conduite sans avoir à défiler devant l'examinateur ? A-t-on idée des candidats auxquels il n'est exigé que l'acte de présence le jour J devant l'examinateur de complaisance ? A-t-on idée du nombre d'heures de formation de conduite que le gérant de l'auto-école tronque insidieusement du programme du candidat, bafouant les termes du cahier des charges ? Autant d'interrogations qui nous renseignent, même partiellement, sur l'absence d'inspection de la tutelle, appelée à sévir. Et sur le drame que nos routes continuent à « tuer ».