Une semaine après l'application du nouveau code de la route, les services de sécurité ne comptent pas lâcher la pression. Mais l'hécatombe se poursuit. En une semaine, 45 morts sont à déplorer. La sévérité des nouvelles dispositions du code de la route se traduit, désormais, sur le terrain. Les agents chargés de la sécurité routière sont sur le qui-vive et guettent la moindre infraction. Le premier bilan établi par la Sûreté nationale révèle qu'en une semaine seulement, du 1er au 8 mars derniers, pas moins de 3 720 opérations de retrait de permis ont été enregistrées au niveau de la capitale. Le chiffre augmente de jour en jour. À eux seuls, les services de la Sûreté nationale comptabilisent 2 926 retraits de permis de conduire : 1 075 cas de retrait avec effet suspensif et 1 209 sans effet suspensif de la capacité de conduire. La Gendarmerie nationale annonce pour sa part 794 cas au niveau du nord du pays avec 107 retraits pour Alger. Le service de wilaya chargé de la sécurité routière a comptabilisé, également, 567 cas. La commune d'El-Harrach se taille la part du lion avec 100 cas de retrait de permis. Son quartier voisin, Hussein-Dey, vient en seconde position avec 86 retraits. À Draria, 82 automobilistes se sont vu confisquer leur permis de conduire. En dépit de l'important afflux d'automobilistes, Alger-Centre ne connaît pas, pour l'heure, beaucoup d'infractions. Le plus gros des contraventions semblent être recensé au niveau des centres communaux. L'automobiliste, qui quitte son véhicule tous les 50 mètres, ne peut qu'être distrait. Oublier de remettre à chaque démarrage sa ceinture de sécurité est l'une des principales dispositions du nouveau code de la route sinon la plus importante. Il faut savoir que sur les 3 720 retraits de permis de conduire, plus de la moitié est liée au port de la ceinture de sécurité. L'utilisation du téléphone portable au volan vient en seconde position. À cela s'ajoute le transport d'enfants de moins de dix ans sur le siège avant de la voiture, l'excès de vitesse et la circulation sur la bande d'arrêt d'urgence. Il faut savoir que les contrevenants se sont vu remettre un PV de notification attestant le retrait immédiat du permis de conduire. Un document qui leur permettra de conduire pendant trente jours avant de comparaître devant la commission de wilaya de suspension du permis de conduire. La nature des infractions détermine le sort qui sera réservé aux contrevenants. Pour ce qui est de la ceinture de sécurité et l'utilisation du portable, les dispositions de la loi stipulent le retrait du permis mais sans effet suspensif. Quant au transport d'enfants de moins de 10 ans sur le siège avant du véhicule, le nouveau code de la route prévoit la saisine de la commission de suspension de permis de la wilaya qui décidera de l'annulation ou de la suspension du permis. Une sévère sanction qui peut avoir un effet dissuasif sur les conducteurs. Les agents de la circulation routière ont été sommés d'appliquer la loi dans toute sa rigueur. Leur mobilisation est loin d'être conjoncturelle. “C'est une mobilisation sans relâche”, soutient le commissaire Boudalia responsable de la communication de la sûreté de la wilaya d'Alger. Et d'ajouter : “L'ensemble des services de la sûreté nationale a été mobilisé pour veiller à l'application rigoureuse du nouveau code. Des journées d'information ont été organisées en direction des agents et des automobilistes.” Selon le même interlocuteur, pas moins de 500 000 contraventions ont été enregistrées en 2004. “Un chiffre record” commente-t-il. De son côté, la Gendarmerie nationale “ne ménage aucun effort pour préserver les vies humaines. Ainsi, indépendamment des unités territoriales déjà sur le terrain, la gendarmerie a mobilisé 6 200 éléments dont 3 500 motocyclistes. 750 autres seront opérationnels à partir du mois de juin prochain”. La Gendarmerie nationale compte mettre en place, également, 110 nouveaux radars avant la fin de l'année. Il faut savoir que 43 777 accidents ont été enregistrés en 2004, causant la mort de 4 356 personnes et 3 500 handicapés. M. B.