Le centre de dépistage volontaire du sida (DVS), inauguré pourtant il y a de cela plus d'une année à Boufarik, n'est toujours pas fonctionnel. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale contre le sida, nous avons constaté sur place l'engouement de malades en quête de soins ordinaires seulement. Ces derniers ne savent même pas que ce centre devait accueillir, initialement, des personnes « potentiellement » sidéennes ou séropositives. Le seul médecin généraliste qui exerce dans ce centre nous confie que ce dernier est dépourvu de matériels, indispensables pour le dépistage pour un laboratoire digne de ce nom. « Notre pharmacie est complètement vide et nous n'avons même pas un psychologue censé préparer les malades atteints du VIH. Actuellement, nous assurons des soins généraux à nos patients, ni plus ni moins », ajoute-t-il. Même son emplacement pose problème, puisqu'il est situé en plein quartier populaire (cité Soummam, ex-Dallas). Dans ce sens, une fois opérationnel, chaque personne fréquentant ce centre peut être facilement taxée de « mauvais genre… ». On se demande aussi ce que fait le service de la PMI (Protection maternelle et infantile) dans une structure pareille ! Pour le directeur de la santé de la wilaya de Blida, ce centre est à l'état embryonnaire. « Il dépendait lors de son inauguration du secteur sanitaire de Boufarik. Quelques mois après et à ce jour, il est chapeauté par un établissement de santé de proximité. Ces restructurations sont à l'origine de quelques aléas, qui étaient appelés à disparaître avec le temps. De notre côté, nous allons transférer ce centre vers un lieu plus adéquat », expliquera-t-il. Par ailleurs, la seule structure, qui pratique actuellement le diagnostic au niveau de la wilaya de Blida, demeure le service des maladies infectieuses de l'hôpital de Boufarik. Selon Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses au même établissement, il y aura d'ici quelques mois un service spécial pour les sidéens et les séropositifs à Boufarik. Il prendra en charge les neuf wilayas du Centre, afin d'alléger la pression sur l'hôpital d'El Kettar. « Les procédures administratives suivent leur cours au niveau ministériel. D'ailleurs, nous avons l'avantage d'avoir treize spécialistes pour les maladies infectieuses ainsi que 70 lits. Le service en question complétera ceux de Sétif, de Annaba, de Constantine et d'Oran », dira-t-il. Notre interlocuteur soulignera que les services de la santé ont enregistré, depuis 1985, 878 cas de sida déclarés ainsi que 3416 séropositifs. Pour lui, les chiffres relatifs aux séropositifs ne reflètent pas la réalité, puisque le nombre de ces derniers dépasse les 11 000 cas dans un pays où le dépistage n'est pas omniprésent.