Le tribunal criminel a prononcé, dimanche après-midi, une peine de 2 années de réclusion pour chacun des neuf émeutiers qui ont été reconnus coupables d'incendie volontaire et de destruction de biens de l'Etat, entre autres. Trois autres prévenus ont, pour leur part, étaient innocentés de ces mêmes griefs et ont ainsi bénéficié de l'acquittement. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, la genèse de cette affaire, qui a suscité la consternation parmi les familles oranaises, remonte au 15 avril dernier. Elle a eu essentiellement pour cadre la petite commune de Gdyel située dans la région Est d'Oran. Des groupes de jeunes et moins jeunes ont, de manière instantanée, convergé vers le centre de cette localité pour s'adonner à des actes de vandalisme, en ciblant, notamment, les infrastructures étatiques. Les sièges du tribunal, de l'APC et de la Caisse nationale d'assurance CASNOS, entre autres, ont été ainsi saccagés avant d'être pillés par les émeutiers. Le chômage, les mauvaises conditions de vie et la marginalisation de cette partie de la wilaya, dont se plaignait cette frange de la population, seraient à l'origine du chaos qui a projeté cette commune sous les feux de l'actualité. Des blessés ont été dénombrés parmi les forces de l'ordre qui ont eu beaucoup de mal à maîtriser la situation avant l'arrivée des renforts. Les policiers et les gendarmes dépêchés sur les lieux ont quadrillé tout le périmètre englobant cette commune. Des mineurs figuraient parmi les émeutiers interpellés (ils ont été jugés par le tribunal compétent). Lors du procès de cette affaire d'émeute, les 12 accusés, qui ont défilé à la barre, la veille de la célébration des fêtes de l'Aïd, ont réfuté en bloc les griefs retenus contre eux en argumentant leur défense par le fait qu'ils « étaient absents des lieux le jour des troubles ». Les avocats de la défense ont plaidé en substance non coupable et ont demandé l'acquittement au bénéfice du doute en faveur de leurs mandants. Le représentant du ministère public a mis en évidence l'énorme préjudice financier causé par les accusés, qui s'élève à plusieurs milliards de centimes, tout en soulignant la gravité des faits. Il a conclu son réquisitoire en requérant une peine de 20 ans de réclusion criminelle contre chacun d'eux.