La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par les 58 membres qui constituaient l'assemblée générale des nations unies, le 10 décembre 1948, est célébrée dans le monde entier le 10 décembre de chaque année. Pour les Palestiniens, l'année 1948 est aussi celle de la proclamation de l'Etat d'Israël, synonyme pour eux de catastrophe, où tous leurs droits ont été bafoués et continuent de l'être 60 ans après. Ghaza : De notre correspondant Après toutes ces années, sous l'œil complice de la majorité des pays qui ont adopté à l'époque cette déclaration, l'Etat d'Israël ne cesse de porter atteinte aux droits individuels et collectifs des Palestiniens. Durant 60 ans, l'Etat d'Israël, et depuis sa proclamation, a nié aux Palestiniens en tant que peuple et en tant qu'individus les droits les plus élémentaires contenus dans cette déclaration. L'article 3 stipule que tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. l'Etat hébreu n'a pas cessé de tuer les palestiniens, occupe toujours leurs terres, et les fait vivre, à ce jour, dans un climat d'insécurité personnelle et collective. l'occupation, l'exil forcé de centaines de milliers de Palestiniens de leur terre et de leur foyer, qui se comptent, depuis, par plusieurs millions vivant dans des camps de réfugiés, dans des conditions misérables, dans les territoires palestiniens ou dans les pays de voisinage, la colonisation, le blocus actuel d'un million et demi de personnes dans la bande de Ghaza, un territoire étroit, littéralement prisonniers, sans vivres, ni carburant, ni médicaments, ni droit au voyage, même pour soins médicaux sont des atteintes graves aux droits de l'homme palestinien. Malheureusement, l'union européenne dont les pays ont durement travaillé à la mise en place des textes puis à l'adoption de cette déclaration, ont choisi cette occasion pour annoncer le renforcement de leurs relations avec l'Etat hébreu, occultant tous ses dépassements en matière de droits de l'homme, pis encore, ils ont donné l'impression de récompenser l'Etat d'Israël pour ses crimes contre l'humanité comme vient de les qualifier M. Richard Folk, expert des Nations unies en droits de l'homme. La position inexplicable des pays de l'Union européenne ne peut qu'encourager l'Etat d'Israël à aller de l'avant dans sa politique d'apartheid contre les palestiniens. Salam Fayad, le Premier ministre palestinien, a estimé que cette décision a fait perdre une bonne occasion à l'Union européenne d'influencer positivement dans la voie à pousser Israël à s'engager à respecter les bases de la loi internationale. Dans des déclarations à caractère raciste, Tzipi Livni, chef du parti Kadima, actuelle ministre des Affaires étrangères et candidate au poste de Premier ministre aux élections anticipées du mois de février, a dit hier : « Ma solution pour préserver le caractère juif et démocratique d'Israël, ce sont deux entités nationales distinctes. » Une fois l'Etat palestinien créé, « nous pourrons dire aux citoyens palestiniens d'Israël, ceux que nous appelons les Arabes d'Israël, la solution à vos aspirations nationales se trouve ailleurs », a ajouté Livni. Que va faire Tzipi Livni du million et demi d'Arabes palestiniens qui ont acquis la nationalite israélienne ? Les priver de tous leurs droits en tant que citoyens israéliens ou les déporter hors d'Israël de force, comme ce fut le cas pour des centaines de milliers de Palestiniens en 1948 ? Même si ces déclarations tombent au cours d'une campagne électorale, la communauté internationale se doit de réagir et de ne pas passer sous silence des propos aussi dangereux. Le porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé les propos de Tzipi Livni, estimant qu'« ils constituent une entrave au processus de paix et montrent qu'Israël n'est pas sérieux » dans sa volonté de règlement du conflit. « Pour parvenir à la paix, il faut créer un climat de confiance », a dit Nabil Abou Roudeïna, accusant Livni « d'exploiter la campagne électorale en Israël pour créer un climat de tension ». comme la campagne lancée par le secrétaire général des Nations unies M.Ban-Ki-moon, à l'occasion du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme est intitulée « Dignité et justice pour tous », les Palestiniens se disent que peut-être il ne font pas partie de ce « tous », et qu'ils appartiennent à un autre monde.