Finalement, il n'y aura pas de plan de sauvetage du secteur de l'automobile aux USA. Du moins pour l'instant. Et pour cause : le Sénat américain a rejeté dans la nuit de jeudi à vendredi le plan de sauvetage dudit secteur. « Il y a trop de divergences entre les négociateurs pour parvenir à un accord. C'est terminé ! », a estimé Harry Reid, président du Sénat. La Maison-Blanche s'est dit déçue par l'échec du projet de loi, non sans évoquer le risque « des dépôts de bilan en catastrophe ». Privés de facto des 14 milliards prévus par le plan en question, les « Big Three », à savoir General Motors, Ford et Chrysler, devront, pour vivoter encore quelque temps, procéder à des plans de restructuration draconiens, notamment à travers des coupes de personnel. Plan de sauvetage rejeté, à présent, c'est au secrétaire au Trésor, Henry Paulson, de décider d'un éventuel recours aux fonds publics pour prêter main forte aux constructeurs. Deux choix se posent à lui : puiser dans les fonds du plan « Tarp » de sauvetage des banques ou de la Réserve fédérale. Juste après l'annonce du rejet du plan, General Motors (GM) a constitué une cellule de crise. « Nous allons évaluer toutes les possibilités pour poursuivre notre restructuration et trouver les moyens de surmonter la crise économique actuelle », a indiqué Tony Cervone, porte-parole du groupe. Le pire n'est pas à écarter. General Motors et Chrysler, son dauphin concurrent, ont averti qu'ils pourraient déposer leur bilan avant la fin de l'année, à défaut d'une aide de l'Etat. Chrysler, également très mal en point, a donné le ton en estimant que l'autonomie financière du groupe reste éphémère. Seul Ford dispose d'une trésorerie un tantinet rassurante. Mais pas pour longtemps ! George W. Bush et son successeur Barack Obama semblent animés d'une volonté de fer de ranimer le secteur de l'automobile US. Laisser les « Trois Grands » faire faillite aurait un effet « dévastateur » sur l'économie, avait noté le dernier. Par ailleurs, les dirigeants européens ont accordé leurs violons, jeudi, sur l'objectif d'un plan de relance d'environ 200 milliards d'euros, soit 1,5% du Produit intérieur brut (PIB) européen. L'annonce a été faite par M. Berlusconi, président du Conseil italien, à l'issue d'un dîner avec ses homologues européens consacré au plan de relance face à la récession. « Nous avons soutenu les banques, nous avons pris des initiatives de soutien aux entreprises, maintenant tout dépend des comportements des citoyens », a-t-il encore ajouté. L'objectif de débloquer 200 milliards d'euros, proposé par la Commission européenne, a déjà été approuvé avec des réserves par les ministres des Finances de l'UE, la semaine dernière. Sur un autre plan, Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI, a affirmé quant à lui, depuis Costa Rica, qu'aucun pays n'échappera aux effets de la crise financière, lesquels seront pires en 2009.