La préparation de l'élection présidentielle d'avril 2009 et le déblayage du terrain pour une réélection, déjà acquise, du président Bouteflika à la tête de l'Etat. Ce sont les deux points dominants dans le plan d'action du gouvernement qui sera présenté, aujourd'hui devant les députés, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Cette projection est affichée dans l'introduction même du texte qui sera proposé au débat et à l'adoption par les élus de la nation. En effet, en évoquant la crise financière mondiale et les défis à relever par l'Algérie dans les prochaines années, Ahmed Ouyahia glisse un paragraphe important dans son document. « Certes, l'Algérie a encore grand besoin de ressources financières pour son développement. Mais elle a besoin avant tout d'une volonté et d'une vision claire pour relever ce défi », explique ce plan. Et cette volonté, ajoute-t-il, a été montrée. Par qui ? « Cette volonté est affirmée sur tous les fronts par le chef de l'Etat, depuis une dizaine d'années déjà. Cette vision claire est consignée dans le programme quinquennal tracé par le président de la République, dont l'essentiel a déjà été mis en œuvre et que le gouvernement entend poursuivre », note le Premier ministre, comme pour dire que le président Bouteflika « est le mieux indiqué pour relever ce défi ». La campagne pour la prochaine présidentielle est ainsi lancée, même si le Premier ministre s'est montré, à l'entame de son exposé, très prudent. Puisque concernant la préparation de la prochaine présidentielle, le gouvernement, souligne le document, « veillera au respect de la démocratie pluraliste et à garantir les conditions de transparence à même de préserver le respect du libre choix du peuple souverain ». Suivant la même règle de prudence, le Premier ministre rassure que la préparation d'un nouveau plan quinquennal ne comporte aucun préjugé. « Il importe de finaliser le programme de développement en cours et même de jeter d'ores et déjà les fondements d'un autre programme quinquennal, sans préjuger du choix souverain du peuple lors des prochaines élections présidentielles, mais tout en assumant ainsi l'obligation de la continuité de l'Etat », enchaîne-t-il. Le reste du plan d'action du gouvernement, divisé en trois chapitres, s'apparente beaucoup plus à un bilan général du mandat actuel du premier magistrat du pays. Il fait le bilan de tous les secteurs et trace les objectifs à réaliser dans les cinq prochains mois et même au-delà de la présidentielle, mais sans arrêter de dates précises pour la réalisation des projets inscrits. Concernant le renforcement de l'Etat de droit et l'amélioration de la gouvernance, le plan parle de la poursuite de la réforme de la justice sur le plan des textes législatifs, des infrastructures et des ressources humaines. Toujours dans le même chapitre, le plan évoque la gestion des collectivités locales et le renforcement de la présence de l'élément humain dans les administrations. Cependant, pour les textes législatifs devant être mis en place pour améliorer la gestion locale, il n'y a que des projections. D'abord, les codes communal et de wilaya ne sont même pas finalisés, alors que le ministre de l'Intérieur avait déclaré, il y a plusieurs années, qu'ils étaient au niveau des services du gouvernement. Ensuite, ce plan a éludé la question de la préparation des mesures permettant d'améliorer la fiscalité locale, qui s'est posée avec acuité lors des précédentes élections locales. Le plan a, toutefois, évoqué les dettes des communes assainies à deux reprises par le passé. Le document du gouvernement projette aussi de renforcer les effectifs des différents services de sécurité pour préserver l'ordre public. En mettant l'accent sur la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le plan prévoit la poursuite du développement économique et de la promotion de l'emploi. Le développement économique sera axé, selon le gouvernement, sur la promotion des investissements et l'encouragement à la création de PME dans tous les secteurs. Affirmant que « 3,1 millions emplois ont été créés de 2004 à 2007 », le gouvernement compte « poursuivre ses efforts pour endiguer le phénomène du chômage ». Le document accorde une importance au développement des infrastructures de transport. Le troisième chapitre du plan est consacré au développement des ressources humaines dans l'éducation, l'enseignement, la formation professionnelle et la santé. Evoquant la réalisation des logements, le document affirme qu'en mars 2009, 900 000 unités seront réceptionnées et 400 000 autres seront en cours de réalisation.