Selon une source parlementaire, le Premier ministre exposera sa feuille de route la semaine prochaine devant les députés. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia présentera, ce matin, son projet du plan d'action en Conseil des ministres que présidera le chef de l'Etat. Convoqué à la veille de l'Aïd El-Adha, ce conseil sera spécialement consacré à l'examen du plan d'action et à l'accélération de l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il s'appuie sur deux points principaux comme l'a signifié le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres du 28 novembre dernier. L'équipe de Ouyahia aura, donc, à présenter un bilan détaillé de la situation de chaque secteur. Les ministres seront conviés, à tour de rôle, à faire un compte-rendu. «Le projet de plan d'action du gouvernement est une synthèse générale du programme quinquennal»,a déclaré un membre du staff gouvernemental. Il dresse un bilan des réalisations effectuées depuis 2004 et même depuis 1999. Comme il met l'accent sur ce qui reste à achever du programme quinquennal. Le million de logements, le projet de l'autoroute Est-Ouest, le Métro d'Alger ainsi que les 2 millions d'emplois, sont les principaux chantiers qui doivent être finalisés. L'équipe Ouyahia réussira-t-elle à relever le challenge? En plus clair, les chantiers en cours seront-ils livrés avant la fin du mandat présidentiel? Avec un délai de pas moins de quatre mois, la tâche sera certainement difficile. Selon notre source, l'application du programme est à un stade avancé sans pour autant préciser le taux de réalisation. «Ce n'est pas forcément qu'il soit concrétisé à 100%», a indiqué cette source notant toutefois que «l'essentiel est d'assurer une réalisation à 99%». Désormais, la bataille de l'Exécutif sera menée contre les retards. Par ailleurs, à la question de savoir si des mesures supplémentaires ont été introduites, notre source reste catégorique. «Aucune modification n'a été apportée», a-t-elle indiqué avant de poursuivre que ce plan «est une formalité institutionnelle». Effectivement, la présentation, aujourd'hui, du plan d'action obéit aux nouveaux amendements apportés à la Constitution. Comme elle répond à une urgence de l'heure, celle d'accélérer la mise en application du plan d'action du gouvernement. Une fois validé par le Conseil des ministres, le projet sera transmis directement au Parlement. Selon une source parlementaire, le Premier ministre exposera sa feuille de route la semaine prochaine devant les députés. Le président de l'Assemblée nationale réunira probablement à la fin de la semaine en cours le bureau de l'APN pour arrêter son agenda. L'examen du plan d'action va être débattu, selon notre source, pendant trois jours et sera ensuite adopté. Pas de risque d'invalidation! Vu l'urgence du dossier, le Parlement va mettre les bouchées doubles pour répondre à la demande du gouvernement dans les plus brefs délais. Les partis de l'Alliance présidentielle se sont déjà préparés pour constituer un bouclier contre toute tentative de rejet ou de blocage du projet. Les responsables de la coalition à savoir le FLN, le RND et le MSP, ont réaffirmé leur attachement à la réalisation des objectifs et à la mise en oeuvre du programme du président de la République, ainsi que la consolidation de la stabilité et des fondements de la démocratie. «L'alliance a été aux côtés d'autres forces politiques, l'axe principal du projet de révision de la Constitution», a déclaré M.Ouyahia lors du sommet de l'Alliance présidentielle tenu dimanche dernier. Il s'est dit même «confiant que l'Alliance marquera de son empreinte les prochaines étapes, dont la présentation par le gouvernement de son plan d'action devant les deux chambres du Parlement et son soutien clair à la candidature du Président Bouteflika pour un troisième mandat». Pour les autres formations, le passage du plan d'action sera une opportunité d'un débat notamment au sein de l'Assemblée. Le Parti des travailleurs ne compte pas lâcher prise. Les partisans de Louisa Hanoune promettent de rebondir sur ses revendications socio-économiques lors de la présentation du plan d'action. «Nous allons demander des gages politiques et sociaux», a déclaré le député Ramdane Tazibt. Enfin, en plus de la mise en oeuvre du plan, le gouvernement aura à veiller à l'application des dispositions contenues dans la Réconciliation nationale et surtout la préparation de l'élection présidentielle qui se profile.