Le Festival de Dubaï qui a lieu chaque année en décembre depuis 5 ans a une excellente qualité d'accueil (les participants sont logés dans des palaces faramineux) et de programmes : des pays les plus éloignés des Emirats, Dubaï sélectionne les meilleures productions grâce à une armée de « têtes chercheuses » œuvrant dans tous les continents, et d'abord dans les pays arabes. Dubaï : De notre envoyé spécial Ce n'est pas le moindre mérite du Festival de Dubaï que d'offrir des prix (Muhr for excellency) dotés de cashs importants aux meilleurs cinéastes arabes. Le grand prix rapportera à son réalisateur 50 000 dollars. On souhaite de tout cœur à Ahmed Rachedi de remporter le trophée et le cash avec... lui qui a ramé des mois pour faire son film. On regrette seulement que Brahim Tsaki ne soit pas à Dubaï ; lui aussi aurait bien besoin de pétrodollars pour réaliser tous les projets de films qu'il veut mettre en scène. En effet, un forum de coproduction existe au Festival de Dubaï et offre 25 000 dollars aux meilleurs projets de films arabes. D'autres cinéastes algériens seraient sûrement les bienvenus dans ce forum, comme Amine Kais, qui a fait un thriller alerte à la manière américaine, Men's Affair, tourné à New York, comme Youcef Chahine... Il y a en tout 18 sections qui proposent des films d'Asie, d'Afrique, d'Amérique aussi, des documentaires, des courts métrages, des films pour la jeunesse, etc. A Dubaï, il y a un réel travail autour de chaque film, de chaque cinéaste. Les présentations, les conférences de presse se font dans toutes les langues possibles et imaginables. Si un cinéaste parle hindi, swahili ou tchèque, il se fera traduire sans difficulté au public en arabe et en anglais. Le cinéma algérien a toujours été à l'honneur au Festival de Dubaï. On connaissait les conditions difficiles de production de Mostefa Benboulaïd, ce long métrage de plus de 160 minutes. Ahmed Rachedi avait présenté un « work in progress » assez impressionnant au Festival d'Oran. A Dubaï, le film en compétition sera montré avec des sous-titres en anglais. Le programme indique que le scénario est de Sadiq Bakhouch qui a produit le film avec la société Mycène Balkis Films. Rachedi a réuni tout un groupe d'acteurs parmi lesquels Hassan Kachach, Rachid Fares et Slimane Ben Aïssa. Il a confié la photo à trois chefs opérateurs maghrébins prestigieux : Sid Ali Halo,Tarek Ben Abdallah et Youssef Ben Youssef. A noter aussi que dans la même section du Festival de Dubaï, il y a les films de Salem et Zaïmeche, qui ne sont pas des nouveautés comme la fresque très attendue d'Ahmed Rachedi. Bridging Cultures, Meeting minds (un pont entre les cultures, rencontre des esprits) c'est la belle devise du Festival de Dubaï. Masoud Amrallah Al Ali, le cinéphile de pointe émirati qui a créé ce festival après ses années d'études à la New York Film Academy, et qui a réalisé des films documentaires, espère que ce festival, concurrent amical de celui d'Abou Dhabi créé il y a seulement deux ans, va développer la création cinématographique dans la région. 140 courts métrages ont été déjà produits ici et un grand projet de long métrage, City of Life, de Ali Mostefa est en cours de réalisation. Voici Dubaï au lever du jour, quand on débarque du vol de Qatar Airways via Doha. L'extraordinaire vitalité de cette cité sortie des sables saute aux yeux. Avant le XVIIIe siècle, on nommait ce pays la côte des pirates et des pêcheurs de perles. Comme en Somalie aujourd'hui, les bateaux de commerce avaient du mal à naviguer sereinement dans les parages. Ce matin clair de décembre, on a du mal à imaginer, au milieu de ces Rolls Royce, de ces gratte-ciel à l'architecture surprenante, la vie de ces énigmatiques pirates des temps anciens.