Le cancer de l'appareil digestif, l'hépatite B et les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, pathologies très répandues en Algérie, ont fait l'objet, durant ce week-end, de débats entre spécialistes algériens et étrangers dans le cadre des 20es Journées nationales de la Société algérienne d'hépatogastroentérologie au Palais de la culture à Alger. Organisée en collaboration avec la Fédération francophone de cancérologie digestive, cette rencontre se veut, selon le Pr Boussekine, un point de départ pour une nouvelle stratégie de prise en charge de ces pathologies dont le diagnostic et la prise en charge nécessitent d'importants moyens. « Nous pensons qu'une réorganisation de la prise en charge de cette pathologie s'impose », estime le président de la Société algérienne d'hépatogastroentérologie en signalant que certes des progrès ont été réalisés grâce aux autorités de santé, mais aussi à ceux des services d'oncologie médicale, chirurgicale et radiologique. « Mais la situation reste critique à plusieurs égards », a-t-il constaté, en précisant que les cancers digestifs sont en nette augmentation en Algérie et nécessitent une standardisation en matière de diagnostic et de thérapeutique et surtout la prévention et le dépistage qui doivent être les acteurs essentiels du gastroentérologue en même temps qu'une meilleure connaissance de la pathologie en question. « Notre action se situe donc en amont de celles des oncologues et vise à surveiller des états pathologiques digestifs, dits précancéreux pour éviter le passage d'une lésion inflammatoire vers le cancer. » Comme il est important, a-t-il signalé, d'organiser des campagnes de dépistage dans les populations à risque, d'acquérir des connaissances et des techniques de traitement. Cela nous permettra d'initier un programme de prise en charge en identifiant les voies et moyens pour ce faire, à savoir les types de structures, le type de pathologie, les moyens humains et la formation. C'est donc une méthodologie rationnelle et progressive que nous allons utiliser concernant les maladies inflammatoires cryptogénétiques de l'intestin (MICI) qui posent un sérieux problème de santé publique du fait de leur prévalence qui a doublé en 20 ans pour la maladie du chron. Le Pr Boussekine qui ne manque pas de souligner qu'« on peut aujourd'hui considérer qu'environ 5000 patients sont atteints de la maladie de Chron », a-t-il indiqué en mettant en exergue le coût élevé de leur prise en charge et la gravité potentielle qu'elles engendrent. Des travaux de recherche sur ces maladies sont menés dans le laboratoire de recherche sur les maladies inflammatoires de l'intestin créé en 2005 sous l'égide du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.