La reconstitution minutieuse et dans les moindres détails des faits par l'avocat de la défense pour prouver l'innocence de son client n'aura pas finalement suffi pour convaincre le tribunal criminel de Constantine. Ce dernier avait à examiner le cas de Djamel B., 35 ans, technicien de la santé à l'hôpital pédiatrique de Mansourah, accusé du meurtre de son beau-frère M.N. Entre les deux, une petite affaire commerciale a tourné au fiasco. Réclamant son argent avant la dissolution de l'entreprise, M.N. a provoqué une situation tendue qui a fini par générer un conflit avec son associé, dans lequel se trouvent mêlées deux familles unies par le lien du sang. Après un premier choc violent entre les deux protagonistes, la veille du drame, un second duel sur la route vers la pédiatrie de Mansourah a eu lieu le 26 septembre 2003 en fin d'après-midi et a été fatal. Blessée au flanc gauche par un coup de couteau, la victime M.N., évacuée en urgence vers le CHU de Constantine, succombera à ses blessures. Selon le rapport du médecin légiste, la mort serait due à une hémorragie provoquée par un coup violent, suivie de complications au niveau de plusieurs organes du corps. Ces explications ont été retenues par la partie civile et le procureur général pour exiger une peine sévère pour l'accusé. Le procès n'a pas manqué de révéler notamment l'absence remarquée de l'épouse de la victime citée à titre de témoin. L'accusé a clamé son innocence répétant à qui voulait l'entendre qu'il n'avait nullement l'intention de tuer son beau-frère mais que celui-ci est mort en chutant sur son couteau. Malgré la demande de la défense de requalifier les faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, le tribunal criminel retiendra la charge de l'homicide volontaire pour condamner Djamel B. à dix ans de prison ferme.