L'Union africaine (UA) a joint les faits à la parole et décidé hier de suspendre la participation de la Guinée aux activités de l'organisation panafricaine après le coup d'Etat qui a porté mardi dernier la junte militaire au pouvoir. Réuni à Addis-Abeba, siège de l'UA, sous la présidence du commissaire à la paix et la sécurité de l'Union, Ramtane Lamamra, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a suspendu la Guinée des activités de l'Union et ce, jusqu'au « retour de l'ordre constitutionnel » dans ce pays. « L'Union africaine a décidé de suspendre la participation de la Guinée aux activités de l'Union africaine jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel dans ce pays », a indiqué un communiqué du CPS. Le Conseil avait, lors d'une réunion d'urgence le 24 décembre à Addis-Abeba, menacé les putschistes de « mesures fermes », si le coup d'Etat venait à être « consommé ». Des militaires guinéens, à leur tête le capitaine Moussa Dadis Camara, qui s'est par la suite autoproclamé président du pays, avaient mené un coup d'Etat sans effusion de sang dans les quelques heures ayant suivi le décès, dans la nuit de lundi à mardi, du président guinéen Lansana Conté, suscitant la condamnation de la communauté internationale. Les putschistes avaient annoncé, après la prise de pouvoir, que la Constitution, le gouvernement ainsi que les institutions républicaines étaient dissous. Le CPS de l'UA a réitéré à maintes reprises son soutien « incontestable » aux institutions constitutionnelles mises en place par l'Etat et le peuple guinéens et appelé à une transition sereine et conforme à la Constitution du pays. En dépit de la « résolution » du Conseil à prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éviter la mise en place d'un pouvoir illégal en Guinée, les putschistes sont parvenus à prendre les rênes, bénéficiant de l'allégeance du pouvoir déchu, notamment du Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, et du président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, à qui le pouvoir devait revenir en attendant l'organisation d'élection présidentielle pour élire le successeur du président défunt.