Les 166 travailleurs de la Sarl Ceramic Home Solutions (CHS), ex-Société des faïenceries de Mila (Sofem), relevant précédemment du groupe ECVE de Constantine, n'ont pas perçu de salaire depuis le mois d'août 2008. L'avenir du collectif de cette entreprise, fleuron dans la fabrication de la vaisselle domestique et hôtelière entre les années 1980 et 2000, reprise par le groupe portugais Manuel Cruz, est d'autant plus incertain et aléatoire, car aucune solution ne s'est profilée au moment où les salariés sont en grève ouverte depuis le 13 décembre 2008. Des pics d'instabilité sociale seront vécus par les travailleurs de la défunte Sofem à partir de l'année 2005. La tension sociale est exacerbée par les conflits syndicat-administration face aux énormes problèmes de mévente et un contexte économique de concurrence déloyale, d'où l'incontournable alternative de redéploiement de cette usine pour sauver des centaines de postes de travail. C'est dans ce contexte de faillite annoncée que s'est profilée l'option de cession de la Sofem au groupe portugais Manuel Cruz, après que le conseil des participations de l'Etat (CPE) lui ait donné, en avril 2007, son quitus pour l'achat de la totalité des équipements de la société et la location de l'assiette foncière pour une durée de 20 ans. A peine quelques mois après la reprise des activités, la désormais CHS, une société de droit algérien, vit une grave récession qui aurait pour causes, selon les représentants des travailleurs, « l'accumulation des dettes et la rupture des matières premières ». Il est à noter qu'en désespoir de cause, cette affaire kafkaïenne a fait l'objet d'une plainte introduite auprès du procureur de la République près le tribunal de Mila. Nos tentatives répétées de joindre la direction pour de plus amples détails sont, toutefois, demeurées vaines.