C'est hier que devait se décider le sort des 160 ouvriers de la Ceramic Home Solutions (CHS) de Mila. L'acquéreur de l'usine et principal interlocuteur des pouvoirs publics, Manuel Cruz, et la SGP Annaba devront se prononcer définitivement sur l'avenir de cette entité économique à l'issue d'une réunion de travail prévue ce jour même. En grève depuis 3 mois pour non versement de leurs salaires (10 mois), les travailleurs tirent la sonnette d'alarme sur « un plan machiavélique de dissolution de l'entreprise (de droit algérien) et sa reprise au rabais par de pseudo-investisseurs ». Et pour cause, le collectif des travailleurs met en garde, dans une lettre de dénonciation, contre les convoitises de prétendus investisseurs, qui tentent de mettre en exécution en sous-main un plan d'intégration de la CHS à la société offshore de Madère (Portugal), un véritable paradis fiscal. Ainsi donc, le pot aux roses, selon les termes de la correspondance, consiste à créer une société-mère à Madère et, du coup, se décharger juridiquement des arriérés de salaires du collectif et des dettes de la CHS et rafler les actifs d'une usine estimée à 3,42 milliards de dinars. Plus grave encore, les intrus investisseurs, auprès desquels M.Cruz aurait contracté un emprunt de 10 millions de dinars, étant impétré dans d'énormes difficultés financières, tentent de s'approprier la CHS à travers la création d'une société SOFAL Algérie aura pour vocation, selon les affirmations de nos interlocuteurs, l'achat et la revente de l'immobilier. Une activité qui, en somme, se situe aux antipodes des clauses contractuelles initiales.