Après des tergiversations de plusieurs semaines, le Trésor américain a décidé enfin de mettre la main à la poche pour sauver le secteur automobile US, pris à la gorge par une crise aiguë. Celui-ci a décidé, mercredi dernier, du versement d'une aide d'urgence de 4 milliards de dollars au constructeur automobile General Motors, menacé de mettre la clé sous le paillasson. Toutefois, le Trésor US qui n'est pas près d'oublier les autres constructeurs semble encore au chevet de Chrysler. « Nous travaillons d'arrache-pied avec Chrysler pour finaliser la transaction et nous voulons toujours arriver à un accord dans un délai qui satisfera leurs besoins respectifs de financement à court terme », a indiqué Mme McLaughlin, porte-parole du Trésor. Chrysler devra aussi bénéficier de la même manne que GM. « Les discussions (du Trésor) avec Chrysler ont été positives et productives et nous sommes impatients de finaliser les détails de l'aide financière dans le futur immédiat », a noté Chrysler dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi. Une porte-parole de Chrysler a soutenu dans la même journée que « la société poursuit les discussions avec le Trésor et travaille sans relâche pour répondre aux exigences du prêt », non sans évoquer un versement de l'aide « dans un avenir proche ». Selon les termes d'un plan d'aide d'urgence confectionné par la Maison-Blanche et le Trésor, annoncé le 19 décembre, GM doit recevoir 5,4 milliards de dollars en janvier suivis d'une enveloppe de 4 milliards de dollars en février, sous réserve du déblocage de la seconde partie des fonds du plan Paulson par le Congrès. Cela étant, la Maison-Blanche ne signe pas un chèque en blanc aux constructeurs. Son plan est assorti de nombreuses conditions drastiques. Ces deux constructeurs sont tenus devant un défi, celui de prouver leur fiabilité d'ici le 31 mars sous peine de voir les prêts retirés de leurs escarcelles. Pour « combler » ses deux constructeurs, Bush avait finalement décidé de puiser dans les 700 milliards de dollars du plan Paulson. Le président sortant était farouchement contre l'utilisation des fonds en question initialement destinés au sauvetage des banques. Peine perdue. Puisque après le rejet d'un plan de sauvetage de l'automobile par le Sénat, Bush n'a pas eu mille choix devant lui pour prêter main forte au secteur automobile que de puiser dans les fonds du plan Paulson. Trop dépendants, par ailleurs, du marché américain, les Big Three où les « trois grands » sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Alors que GM et Chrysler sont au bord de l'asphyxie, Ford indique disposer encore d'une solide santé financière. Ephémère, surtout. Les Bourses mondiales débutaient hier la nouvelle année sur une note positive. C'est ainsi que Londres progressait de 1%, Paris et Francfort de 1,49%. Wall Street a terminé sur une progression de 1,25% une année 2008 au moment où le Dow Jones a chuté de près de 34%.