Le Congrès américain prévoyait, le 20 mars dernier, un déficit record égal à 1 845 MDS dollars pour l'exercice 2008-2009, soit 13,1% du PIB, selon le bureau du budget du Congrès (CBO) qui avait estimé ce déficit à 1 200 MDS dollars, en janvier. Le déficit budgétaire pour l'exercice précédent, estimé grave, se chiffrait à 459 MDS dollars, soit 3,2% du PIB. Selon le CBO, les dépenses devraient exploser pour le présent exercice pour atteindre 4 004 MDS dollars, alors que les recettes devraient chuter de 15% à 2 159 MDS dollars. On prévoit de même un déficit important pour 2010 à 1 379 MDS dollars. Ce ne sera qu'en 2011 que le déficit passera sous la barre des 1 000 MDS dollars. Ce déficit record n'influencera en rien le programme tracé par Obama, qui s'est engagé à le ramener à son niveau d'avant la crise, dès 2013. Le budget prévu pour 2010 s'élève à 3 550 MDS dollars. Le président américain l'a défendu au cours d'une longue interview d'une heure, ainsi que son plan de relance économique d'un montant de 787 MDS dollars. “Même si la relance viendra un peu plus tard que prévu”, selon Barack Obama. Malgré l'aide demandée par les deux géants du secteur automobile de Détroit, Chrysler et General Motors, et qui se monte à 21,6 MDS dollars, il semblerait qu'elle sera loin de couvrir leurs besoins en financements. Les deux sociétés ont déjà reçu une aide de 17,4 MDS dollars de la part des pouvoirs publics. L'aide supplémentaire demandée dépendra des plans de restructuration présentés par les entreprises. Allan Greespan, ancien président de la Federal Reserve, a félicité Obama pour sa politique face à la crise financière pour son action destinée à la restructuration du secteur bancaire. “Une crise qui survient une fois par siècle, ou même moins”, selon Allan Greespan. Obama a défendu son secrétaire au Trésor Tim Geithner qui fait face à de virulentes critiques à la suite du scandale des bonus versés aux cadres de l'assureur AIG, sauvé par l'injection de fonds publics. Autre nouveauté, il semble bien que le Congrès américain soit décidé à assujettir les primes de performance versées aux entreprises renflouées grâce aux deniers publics, une information qui a semé la stupeur dans le monde de l'entreprise. CitiGroup, un des principaux bénéficiaires de la manne publique, semble loin de sauter de joie, bien au contraire. Or, si le texte venait à s'appliquer, il concernerait en plus de Citigroup, cinq autres banques ainsi que l'assureur AIG, les organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, au constructeur automobile General Motors et à sa filiale de crédit automobile GMAC. Ce texte a été adopté en urgence, juste après la révélation des primes de 165 millions de dollars sur le point d'être versées aux cadres d'AIG pour les inciter à rester dans l'entreprise, alors que l'assureur venait de se faire renflouer grâce aux fonds publics. Même chanson chez Citigroup qui craint que ses meilleurs éléments ne le quittent si le Congrès se mettait à imposer les primes reçues. En Chine, un plan de relance de 455 milliards d'euros devrait, selon un responsable chinois, contribuer à la relance de la croissance d'au moins 1,5% en 2009. La Chine s'est fixé un objectif de croissance de 8% pour 2009, un taux difficile à atteindre selon l'aveu du Premier ministre chinois en personne. Même si la Chine jusqu'ici s'est montrée plus optimiste pour sa croissance que la Banque mondiale qui prévoit un taux de croissance de 6,5 % révisé à la baisse par rapport à son dernier rapport qui prévoyait une croissance de 7,5%. Un taux bien au-dessus des 0,2% et autres taux négatifs qui tendent à se généraliser dans les pays de l'OCDE. Djamel Zidane