Les exportations hors hydrocarbures ont augmenté de 21,5% en 2004 par rapport à l'exercice 2003, selon les indications du directeur général des Douanes, Sid-Ali Lebib, qui était l'invité, hier, du forum de l'ENTV. Le montant global des exportations pour l'année dernière a été évalué à 30,28 milliards de dollars, dont 769 millions de dollars hors hydrocarbures, contre 24,61 milliards de dollars en 2003. Le volume des importations a lui aussi enregistré une augmentation, passant de 13,53 milliards de dollars en 2003 à 17,75 milliards de dollars en 2004. Concernant les activités du corps des Douanes, le premier responsable du secteur a révélé que le bilan de l'année 2004 fait ressortir que 21 314 containers ont été passés au scanner, dont 7554 ont été classés comme suspects et 3 saisis. Un peu plus de 5 t et 116 000 comprimés de stupéfiants ont été saisis. Les services des Douanes ont également mis la main sur 1 174 494 cartouches de tabac et 104 972 l de carburant durant la même période. Sid-Ali Lebib a révélé que quelque 9079 infractions à la réglementation des Douanes ont été signalées, dont 1457 fausses déclarations de valeur et 814 fausses déclarations d'espèces. Il a rappelé que la part des recettes douanières représentait 49% des recettes de l'Etat en 2003. Le conférencier est revenu sur le dossier des métaux ferreux et non ferreux. Il a rappelé qu'une commission d'enquête avait été mise en place pour dévoiler les tenants et les aboutissants de cette affaire. Des plaintes ont été déposées en se fondant sur les conclusions de cette commission pour éviter le délai de prescription, a-t-il souligné. Les autorités étrangères qui ont été saisies pour les besoins de l'enquête pour faire la lumière sur les opérations frauduleuses effectuées se sont montrées peu coopératives, a-t-il déploré en attribuant cet état de fait à la médiatisation qu'il considère excessive de cette affaire. Ainsi, sur les 772 demandes qui ont été adressées à la France, seules 274 ont reçu des réponses. Plusieurs douaniers impliqués dans ces opérations frauduleuses ont été poursuivis en justice, a-t-il indiqué. Pour éviter que de tels comportements frauduleux se reproduisent, les Douanes algériennes ont institué le contrôle systématique de la valeur déclarée, de l'espèce et du poids. Pour lui, le corps qu'il représente n'est pas pour autant le seul responsable de cette affaire, mais « toute la chaîne du commerce extérieur ». Sid-Ali Lebib a, par ailleurs, abordé la question de l'importation des véhicules de moins de trois ans qui, a-t-il affirmé, cause beaucoup de problèmes aux services des Douanes et à d'autres administrations, notamment en raison des pratiques douteuses qui l'entourent. Il a signalé, dans ce sillage, l'usage de vrais-faux documents dûment délivrés par les préfectures d'un pays européen sans préciser lequel. Les véhicules importés de cette façon sont souvent « accidentés, mais parfaitement retapés et peuvent porter atteinte à la sécurité des citoyens », a-t-il averti. Les Douanes ont demandé au ministère des Finances d'interdire l'importation de véhicules de moins de trois ans afin de mettre fin à ces pratiques. Le département des finances a bien essayé d'introduire une telle disposition dans la loi de finances, mais celle-ci s'est à chaque fois heurtée au refus des parlementaires d'adopter une telle mesure. Aussi, le directeur général des Douanes espère que « l'orientation donnée dernièrement par le chef de l'Etat dans ce sens sera prise en compte dans le cadre d'une loi de finances complémentaire ou la prochaine loi de finances ».