Un accord semble avoir été trouvé hier pour solutionner la crise gazière entre la Russie et l'Ukraine. L'Union européenne a confirmé, depuis son siège à Bruxelles, que le compromis est acquis et que « les conditions sont réunies pour que le gaz puisse circuler à nouveau entre la Russie, l'Ukraine et les pays de l'UE ». Cependant, le président russe Dmitri Medvedev a conditionné le retour à la normale par la signature d'un document régissant désormais la coopération de son pays avec l'Ukraine dans le domaine gazier. S'adressant au patron de la compagnie russe Gazprom, Alexei Miller, de retour de Bruxelles où il avait eu des entretiens avec des responsables européens, Dmitri Medvedev lui a signifié que son « action doit être basée sur la condition suivante : un document contraignant doit régir votre coopération (avec l'Ukraine) ». D'après le chef du Kremlin, ce préalable constitue le seul moyen de mettre un terme au « vol » par les Ukrainiens du gaz russe transitant par leur territoire, « car la Russie a perdu toute confiance en l'Ukraine ». Ainsi, la Russie semble décidée à sanctionner les Ukrainiens en attendant de trouver, à terme, d'autres passages pouvant contourner le territoire ukrainien. En un mot, la reprise du transit du gaz russe par l'Ukraine vers les clients européens continue de buter sur la signature formelle d'un accord entre les parties antagonistes. La Russie, l'Ukraine et l'Union européenne ont convenu, au forceps, de créer une commission internationale multipartite pour la surveillance du transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine. La Commission européenne a confirmé hier que les observateurs européens chargés de surveiller le transit du gaz russe « ont commencé à travailler » en Ukraine, ce qui signifie que « toutes les conditions sont là pour une reprise immédiate des livraisons » vers l'Europe. Ces observateurs se collent la mission de vérifier que les livraisons de gaz russe traversent cette ex-République satellite de l'URSS sans déperdition. Ceci après que la Russie ait accusé Kiev de siphonner une partie du gaz destiné à l'Europe. Cependant, des désaccords persistent à propos de la composition des équipes d'observateurs, particulièrement au sujet de la présence de représentants du géant russe Gazprom dans les stations ukrainiennes. La Russie s'est dite prête à accueillir des observateurs européens et ukrainiens si Kiev accepte des observateurs russes sur son territoire. Pour faire avaliser cet accord, c'est le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l'Union européenne qui se charge de cette mission difficile. Ce dernier est arrivé hier soir à Kiev pour parachever le déploiement des observateurs et devrait se rendre ensuite à Moscou pour rencontrer aujourd'hui son homologue russe, Vladimir Poutine. Le Premier ministre russe a ordonné mercredi dernier l'arrêt de toutes les livraisons de gaz russe transitant par l'Ukraine. De nombreux pays d'Europe sont touchés par la coupure de gaz russe, notamment ceux d'Europe centrale.