L'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJSI) organisera, fin octobre prochain, en collaboration avec le laboratoire Medias, usages sociaux et communication (MUSC) que dirige le professeur Belkacem Mostefaoui, des journées d'étude sur la production culturelle amazighe dans les médias. Selon le Dr Hakim Hamzaoui, enseignant à l'ENSJSI et coordinateur de cette rencontre, quatre axes seront abordés lors de cette manifestation scientifique. «Nous allons aborder l'état des lieux chiffré des entreprises de production. Cela nous permettra de bien connaître la dynamique de production, le domaine auquel la société porte le plus d'intérêt : la production filmique, livresque, musicale, ou autre, les stratégies adoptées par ces organismes. Des questions d'une importance capitale vont être débattues, comme les subventions publiques pour la production culturelle amazighe», nous a confié le Dr Hamzaoui, qui ajoute, en outre, que le contenu des productions culturelles amazighes sera également au centre des débats durant ces journées d'étude. «Plusieurs thématiques sont traitées dans les produits culturels amazighs diffusés via les médias. Il y a celles en rapport avec l'histoire de ces sociétés, leurs traditions, leurs identités, le quotidien des gens qui y vivent, etc. Mais ce traitement, comme l'ont montré plusieurs études, est toujours influencé, surtout, par le contexte sociopolitique, culturel et économique. Il serait intéressant de mobiliser les grilles d'analyses scientifiques pour scruter le contenu de cette production afin de tenter de savoir comment cette culture, cette identité ancestrale y est représentée» précise le même universitaire. Il estime, par ailleurs, qu'il est aussi «primordial, dans le cas de la production culturelle amazighe, de connaître toutes les particularités de ses acteurs, de savoir comment elles peuvent avoir de l'influence sur toute production. Quant à celui de la distribution, d'autres facteurs interviennent pour faire la promotion et la diffusion du produit qu'il serait judicieux de mettre en lumière», souligne-t-il. Les participants à cette rencontre scientifique s'intéresseront également, selon notre interlocuteur, aux publics récepteurs des entreprises médiatiques. «Une bonne réception du produit, ses garanties d'attirer les annonceurs qui viendront investir dans leurs productions futures, peuvent drainer des fonds d'aide financiers publics destinés aux productions culturelles symboliques. Mais l'aspect économique entre deux acteurs ne résume pas, à lui seul, la relation, car elle va au-delà pour atteindre la problématique de l'influence sur le comportement des individus. Elle se manifeste sur plusieurs plans : le langage utilisé par les individus, la construction des opinions sur les questions posées dans les débats publics, l'identité. Il serait capital d'aborder la problématique de la réception de la production culturelle amazighe diffusée dans les médias, dans tous ses aspects», nous a-t-il confié. Notons que la date limite pour la réception des communications complètes des participants à ces journées d'étude est fixée au 30 juin en cours.