Une attribution en grande pompe s'est effectuée, il y a quelques jours. Précisément le 10 juin. Le chef de l'exécutif a procédé à la distribution de 1762 logements sociaux. De quoi susciter l'ire de ces milliers de demandeurs, encore et toujours en attente. Ceux qui ont déposé des dossiers depuis des années sans avoir la certitude de disposer un jour d'un logement décent. Et ne voilà-t-il pas que le soir de la révélation, un miracle s'est produit pour certains. Leur atout est d'occuper des habitats précaires, menaçant ruine par endroit, remplissant ainsi la condition d'une attribution nationale dictée par le président de la République et totalisant 50 000 unités. Le programme de débidonvillisation a captivé les intérêts, passionné le débat et désavantagé bon nombre de citoyens. C'est que Constantine, depuis plusieurs années, livre bataille à l'habitat précaire, omettant dans la foulée tous ces mal logés, ceux qui ploient sous le coût d'une location. C'est ainsi que le demandeur lambda de logement social est déclaré non prioritaire, relégué dans ces multiples attributions à un rang non encore connu. Qu'il s'arme de patience et attende son heure ! Les rassemblements qui ponctuent les mois et les années devant le siège de la wilaya n'ont pas fait bouger les lignes, encore moins bousculé les agendas. Lundi dernier, les oubliés de la dernière attribution, s'estimant lésés, ont crié leur colère. Que faire et quels sont les recours ? La page Facebook de la wilaya est devenue un canal pour dénoncer et exprimer leur mécontentement. Ils en usent et abusent dans l'interpellation des autorités. Quel que soit le sujet, les commentaires s'articulent autour du logement. Pas uniquement social, celui promotionnel aussi a droit de cité, mais avec moins d'insistance. Point de réaction. Les interrogations soulevées restent sans réponse. Les craintes ne sont pas levées. La wilaya communique mais n'informe pas. Cet espace, censé faire le lien entre administrateur et administrés, ne permet que des échanges à sens unique. Il est réduit à une caisse de résonance des activités officielles. En faire office de tribune pour les préoccupations citoyennes, ce n'est certainement pas prévu.