Des risques d'inondations planent sur certains quartiers et villages de la commune de Boukhelifa. L'inquiétude commence à s'installer chez les habitants des villages Djebira et Ibekarène qui vivent au rythme d'une peur permanente d'être emportés par les eaux qui peuvent déborder de la rivière en temps de crue. A Ibekarène, un village distant de 2 Km de la RN9, les inondations enregistrées en octobre dernier ont failli emporter des maisons. « C'est normal que le danger nous guette présentement puisque le curage de l'oued Djoua n'a jamais été fait par les services de la commune », témoigne Hafit, un villageois. « Au lendemain du débordement de l'oued, ajoute-t-il, le P/APC qui s'est déplacé sur les lieux avait promis aux riverains que tout allait s'arranger et que les gabions charriés par les crues seront remis en leur état ». « On ne voit rien venir puisque les travaux n'ont pas commencé. Nos responsables viennent pour tenter de nous consoler puis s'en vont », fulmine un autre villageois dont la maison est menacée par un glissement de terrain. L'inexistence d'avaloirs et l'absence de curage de l'oued qui se déverse dans la mer n'ont pas contribué à minimiser les risques d'inondations. C'est le cas également à Djebira où des habitants nous ont fait part de leur crainte de voir un jour la rivière déborder et emporter avec elle la passerelle qui l'enjambe. « Cette passerelle a été faite, comme vous le constatez, à la hâte et aucune étude n'a précédé sa réalisation. Elle ne sert à rien puisqu'elle ne mène nulle part. Les dernières averses l'ont totalement immergé. L'on s'interroge même sur le coût de sa réalisation qui s'élève à 125 000 dinars », affirme un autre villageois. Aux dires des riverains, ladite passerelle construite l'été dernier peut céder aux moindres flots de l'oued. à Boukhelifa, les risques d'inondations ne sont pas à écarter d'autant plus que l'entretien des routes et des avaloirs est carrément inexistant. « Cela est dû à l'inexistence d'avaloirs et de moyens de drainage de façon à permettre aux eaux de pluie de se déverser dans l'oued », estiment des villageois. Non loin du village Ibekarène, la cité des 58 logements court, elle aussi, le même danger. Erigés aux abords de la rivière, ces logements sont menacés par les crues. « On construit à l'aveuglette et là où il ne faut pas. Le site sur lequel sont implantés ces logements constituait autrefois le lit de la rivière. Tôt ou tard, les eaux reprendront leur cours », fulmine un locataire. Il est utile de souligner que cette cité, construite il y a dix ans, a profité aux locataires du bidonville sis au village PK10 et ce à la faveur du programme de résorption de l'habitat précaire. Les autorités locales peinent à clore ce dossier même si un programme national suppose l'éradication progressive des bidonvilles.