La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans la localité rurale de Boulfred, relevant de la commune d'Oued Sly, à 7 km à l'ouest de Chlef. « Les 36 locaux à usage professionnel, achevés depuis peu et en attente d'attribution aux jeunes, sont situés sur le tracé de l'autoroute et sont, de ce fait, exposés à une démolition pure et simple », pouvait-on entendre ici et là. Il est vrai que l'option avait été envisagée par les services des travaux publics qui avaient depuis longtemps, dit-on, retenu le site d'implantation desdits locaux pour le passage d'une voie traversant la nouvelle autoroute et reliant la commune d'Ouled Ben Abdelkader à celle d'Oued Sly, via Boulfred. Le président de l'APC tente néanmoins de rassurer et affirme que le dossier est à l'étude au niveau de la Direction des Travaux Publics afin, dit-il, de trouver une solution à ce problème, lequel ne semble pas une mince affaire au vu du choix difficile auquel se trouvent confrontés les gestionnaires concernés. La démolition sera-t-elle évitée ? On le saura dans quelques semaines. On peut donc imaginer la déception des jeunes du village qui attendaient depuis longtemps l'attribution de ces locaux. En fait, la situation de ces derniers ne fait que reposer le choix décrié des sites d'implantation de ces structures censées contribuer à l'insertion des jeunes diplômés au chômage. Lenteurs inexplicables On a construit n'importe où et n'importe comment, car les APC étaient plutôt « évaluées et notées » sur le nombre de locaux à réaliser dans un délai assez court. Résultat : des commerces ont vu le jour sur des routes à grande circulation, d'autres ont été réalisés assez loin des centres urbains et même en rase campagne. « L'idéal aurait été de construire des centres commerciaux selon les besoins de chaque commune et en tenant compte des règles d'urbanisme et d'aménagement en vigueur », indiquent des spécialistes. Cependant, comme dans toute action à caractère politique, les décideurs n'ont pas jugé utile de faire appel aux compétences en la matière pour donner lieu à un projet fondamentalement utile à tous points de vue. Et encore, la distribution de ces locaux souffre de lenteurs inexplicables qui ajoutent aux dysfonctionnements graves qui caractérisent ce dossier. En effet, sur un ensemble de 3 500 commerces, il n'a été attribué à ce jour qu'une infime partie, le reste étant, semble-t-il, coincé entre les conditions draconiennes des commissions en charge du dossier et le peu d'enthousiasme affiché par les demandeurs pour des raisons évidentes.