Il faisait un temps pluvieux ce jour-là, au chef-lieu de la commune de Béni Douala, une localité située à 17 km de la ville de Tizi Ouzou. En ce début d'après-midi, la ville est presque vide. Les riverains sont confinés dans les cafétérias ou emmitouflés, sous les stores des magasins. 16h30, c'est la sortie des classes. Sous une pluie battante, une procession d'écoliers se dirige au chef-lieu venant de l'école primaire Azaz Rabah de Tighzert (Béni Aïssi). Ne voyant pas l'utilité de mobiliser les bus le soir, le président de l'APC, M. Hadef dit : « Le plus important pour nous, est de transporter les élèves le matin pour qu'ils puissent arriver à l'heure dans leurs établissements. Le soir, leurs horaires diffèrent et ils préfèrent marcher généralement… ! » Le ramassage scolaire à Béni Douala n'est pas assuré en fin de journée. Sachant que la situation n'est pas commode dans cette période hivernale, l'élu tempère : « En fait, nous avons un manque de personnel (chauffeurs)… » Il fallait plutôt, s'expliquer ainsi, sur une question qui va de la sécurité et de la santé des enfants. Il existe dans la commune de Béni Douala 12 écoles primaires et un seul lycée qui ploie sous la charge. Ce dernier ne répond aucunement à la carte d'un établissement scolaire de base 3. C'est pourquoi, les habitants ont exprimé la nécessité de la construction d'un second lycée pour résorber la surcharge des classes et soulager un tant soit peu les élèves éloignés du chef-lieu. Un appel d'offres a été lancé pour la réalisation d'un lycée de 1000 places pédagogiques en novembre 2008. Le premier lot portant les travaux de gros œuvres qui consistent en la construction du bloc pédagogique, l'administration ainsi que le réfectoire qui ont été confiés à une entreprise. Toutefois, les travaux ne sont toujours pas entamés. A un jet de pierre, la bibliothèque municipale qui, à défaut d'espace, ne reçoit que les lycéens et collégiens. « C'est plutôt une salle de lecture où se retrouvent les élèves pour effectuer leurs travaux de groupe, puisqu' elle est dépourvue de manuels scolaires… » L'infrastructure est dotée d'environ 1500 titres mais qui ne répondent nullement aux besoins pédagogiques des élèves. Cependant, les passionnés du roman ne « chômeront » pas. À fortiori, la municipalité vient d'acquérir 2000 ouvrages (romans) au titre des échanges entre les villes de Béni Douala et de Blanc-Mesnil (France) dans le cadre de leur jumelage. La capacité d'accueil qui est de 150 personnes pour plus de 500 adhérents, « sera revue à la hausse avec le réaménagement d'autres salles qui seront opérationnelles vers le mois de mars prochain », indique le responsable de la bibliothèque. Afin d'adapter le contenu des ouvrages au programme d'étude des élèves, le fonctionnaire préconise : « Un questionnaire sera élaboré afin de nous imprégner de leurs besoins. » Pour rester avec cette frange de la société, notamment la jeunesse, une virée dans la maison de jeunes qui se trouve en contrebas du siège de l'APC en valait la peine. L'infrastructure est en souffrance. A l'intérieur, le décor est désolant : murs lézardés, plafonds effondrés, infiltrations des eaux de pluie, chauffage inexistant, éclairage défectueux et ce qui reste du matériel est détérioré et inexploitable… Ainsi, une enveloppe financière de 600 millions de centimes a été débloquée par la direction de la jeunesse et des sports pour la réhabilitation totale de cette infrastructure.