L'association le Petit Lecteur d'Oran, en partenariat avec les éditions Alifbata de Marseille, entame la deuxième session de formation sur le thème «les métiers du livre au cœur de l'insertion professionnelle des jeunes : la bande dessinée comme appui», du 25 juin au 1er juillet 2018, et qui s'étale sur une durée de 16 mois, au siège de la bibliothèque jeunesse du Petit Lecteur. Pour Amine Kouti, coordinateur du projet, cette démarche s'inscrit dans la continuité de la mission que s'est donnée l'association à sa création et qui est la promotion et la valorisation du livre et de la lecture auprès du jeune public algérien, il y a plus de vingt ans. «Dans cette démarche, nous essayons d'accompagner les jeunes bédéistes dans la création d'une œuvre collective, de la conception à la publication d'un album», explique-t-il. «Tout cela, en essayant de comprendre au mieux la réalité du marché du livre algérien. Nous faisons le pari, peut-être utopique, d'amener un nouveau public vers le monde du livre, malheureusement si délaissé. Nous voudrions, à travers cette modeste entreprise, réconcilier les futurs lecteurs avec cet objet, porteur de civilisation, qu'est le livre», ajoute-t-il. De son côté, Simona Gabrieli, fondatrice et directrice éditoriale de l'association Alifbata, explique que le projet s'inscrit dans les objectifs de l'association, à savoir la promotion de la bande dessinée du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, dont les auteurs sont peu connus en France, et le soutien à la création dans ce genre littéraire qui ne bénéficie pas d'une industrie éditoriale spécialisée. La bande dessinée est un moyen à la fois de sensibilisation à la lecture et d'expression que de plus en plus de jeunes auteurs s'approprient pour raconter leurs histoires. Selon George Rivière, éditeur de plusieurs ouvrages et formateur aux métiers du livre, «il est utile de prendre conscience de la pratique manuelle des métiers du livre qui s'informatise de plus en plus. J'ai mis l'accent sur les techniques de l'édition, la conception, l'impression, la publication et la distribution afin de susciter l'intérêt chez les participants pour cette passion. Nous sommes les enfants de cette vieille histoire de l'humanité, notre devoir est de l'entretenir et partager plus de savoir. Un grand merci au Petit Lecteur qui préserve le livre de la disparition, avec des femmes et des hommes militants auxquels je souhaite beaucoup de courage». Pour l'atelier bande dessinée, Yann Madé, qui est auteur bédéiste et formateur en BD, explique : «Nous avons revisité l'histoire de la bande dessinée qui n'est pas encore reconnue dans le milieu littéraire, pour essayer de transmettre un savoir théorique, historique et pratique. En un mot, on a mutualisé notre savoir. Ce travail est taillé pour ceux qui le feront d'une façon humaine et passionnée car les contraintes ne sont pas ce qui manque, à l'image du manque de publications et de communication. L'idée c'est qu'à la fin de l'atelier, on sortira avec un livre collectif sur le thème Algérie».