Constat ■ Le public était, une fois encore, pour la 7e année consécutive, au rendez-vous du Festival international de la bande dessinée d'Alger, qui se tient, comme la tradition le veut, à l'esplanade de Ryad el Feth. Ce sont les habitués du festival qui s'y sont déplacés, mais aussi des curieux et d'autres, amateurs ou passionnés de BD qui ont afflué dans ce lieu où le 9e art est célébré dans la diversité des genres et des styles. Ils étaient nombreux à parcourir les stands, où sont exposées les BD, s'enquérant des nouveautés, notamment pour ce qui est de l'édition algérienne, édition qui est à chaque fois présente et d'une façon de plus en plus visible. C'est le cas d'ailleurs de Kaza éditions, cette jeune maison d'édition, dynamique et prolifique, qui, fondée en 2008 par Selim Zerdani, s'est spécialisée dans le manga authentiquement, voire 100% algérien. Elle propose à ses lecteurs, tous des mordus de ce genre de bande dessinée, un catalogue très varié. Ce qui est intéressant dans cette maison d'édition, c'est qu'elle propose des livres de bonne qua- lité : il y a le souci du détail, donc de la finition, et aussi celui de l'esthétique. Le travail de Kaza éditions est louable et à encourager. Le représentant de cette maison d'édition explique que cette dernière se veut «un tremplin pour les jeunes bédéistes désirant se lancer dans la BD». La particularité de cette maison d'édition est de produire des BD à bon marché car elles sont hors de prix en Algérie. «Elles sont toutes importées et nous, nous proposons des BD de qualité et à un prix abordable», explique notre interlocuteur. Cette même édition propose également d'autres genres de BD qui racontent l'histoire de l'Algérie, de l'Antiquité à la guerre de libération nationale. «C'est aussi une maison d'édition qui propose aussi des livres à caractère éducatif, elle enseigne l'histoire de l'Algérie d'une manière ludique et récréative, par le biais de la BD», souligne-t-il. Une autre maison d'édition a pour souci de proposer aux lecteurs un produit de bonne facture, sur le plan de la forme et du contenu. Il s'agit de Z-Link, qui consacre son activité éditoriale aux Mangas –Dz-Manga– et qui édite également le magazine de Manga et de jeux vidéo, à savoir Laabstore. «La maison d'édition Z-Link est spécialisée dans la publication des mangas, nous proposons aux mordus de ce genre de bande dessinée plusieurs albums de jeunes auteurs qui partagent le talent, mais qui se distinguent par leur style, leur univers et leur mode de narration», explique une représentante de cette jeune maison d'édition, fondée en 2007 par Salim Brahimi. Par ailleurs, notre interlocutrice ajoute : «Notre travail donne accès à la production jeune. Le souci premier de Z-Link est d'encou-rager les jeunes mangakas à réaliser leurs mangas». Ce qui fait la force de cette jeune maison d'édition, c'est d'offrir aux jeunes lecteurs, nourris par les séries de mangas diffusées à la télévision, des livres de BD d'auteurs algériens qui ont su exploiter le graphisme nippon pour offrir une bande dessinée pétrie de référents identitaires algériens. Yacine Idjer D'autres maisons d'édition tiennent à offrir aux lecteurs un grand choix de BD. C'est le cas de Dalimen, une maison d'édition généraliste, qui a développé, au fil des années et d'une expérience à l'autre, un département de BD, dont l'objectif est de promouvoir la BD algérienne et, du coup, stimuler la création. Cette maison d'édition a ouvert la voie aux bédéistes algériens, surtout les jeunes, et les a mis sur les devants de la scène avec la publication de leurs créations soit en album individuel soit en ouvrage collectif. L'apport de Dalimen est surtout dans sa contribution effective et concrète à la relance de la BD en Algérie, la révélation de toute une génération de bédéistes qui ne demandaient qu'à se faire publier. Véritable fer de lance de la promotion de la bande dessinée algérienne, les éditions Z-Link, Dalimen ou encore Kaza éditions ont relevé le défi de redonner aux jeunes Algériens, surtout les adolescents, le goût de la lecture, tout comme à offrir aux jeunes bédéistes la possibi-lité d'aller jusqu'au bout de leur passion.