Ce n'est que d'ici le 15 juillet que les retombées économiques se feront sentir pour le secteur du tourisme. Les 106 km de littoral témouchentois continuent d'être un potentiel à vocation touristique sans réel impact sur le développement économique de la wilaya. Les mesures hardies se font attendre. La plage de Terga, où s'est effectuée la cérémonie d'ouverture, était déserte. La présence circonstancielle des officiels, des personnels des organismes du secteur du tourisme et des membres des associations a fait illusion. La grande ruée tarde à se manifester. En effet, hormis les week-ends, depuis la fin du Ramadhan, ce sont des baigneurs témouchentois, ainsi que ceux des wilayas limitrophes (Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbès) qui font le déplacement. Les jours de semaine, c'est à la fermeture des bureaux que les familles ou des groupes d'amis véhiculés viennent goûter à la fraîcheur marine. Depuis quelques mois, les autorités ont pris de multiples dispositions pour que l'accueil des estivants soit une réussite et qu'il ne soit pas parasité, en particulier, par le racket des estivants, que pratiquent en toute impunité des plagistes autoproclamés. Il faudra attendre les jours qui viennent pour évaluer l'efficacité des mesures prises. Sur les 20 plages habituellement fréquentées, une est interdite à la baignade (Sidi Boucif) pour cause de pollution, alors qu'une autre (Madagh3) a été transformée en abri de pêche et en port de plaisance. Par ailleurs, si de nouveaux hôtels, au nombre de sept, ont vu le jour, augmentant sensiblement à travers la wilaya le nombre de lits disponibles, de 966 à 3116, les 10 zones d'expansion touristique, soit 1901 ha, demeurent en friche, malgré des études d'aménagement, la politique du ministère du Tourisme en la matière demeurant velléitaire. Rencontré à Terga, Larbi Benchaâbane, l'unique investisseur qui s'y est engagé depuis des années, affirme : «Les réservations que j'ai enregistrées pour mes 180 lits courent pour l'essentiel à partir du 15 juillet, les familles programmant leurs vacances après l'échéance du baccalauréat et autres examens scolaires. C'est le même phénomène observé pour le tourisme balnéaire à Témouchent. Ceux qui viennent chez nous sont des gens de l'Algérois et du Sud. Leur afflux cesse le 31 août. On travaille 45 jours dans l'année. Le secteur a été perturbé pendant six années en raison du Ramadhan qui survenait en pleine saison estivale. Cette année, l'Aïd El Kébir, le 22/23 août, va être source de perturbations. Durant la semaine de cette fête, il n'y a aucune réservation». Mais comment se fait-il que, malgré ces facteurs préjudiciables, il réalise sur le même site une autre infrastructure ? «C'est précisément pour dépasser ces écueils et pour assurer la pérennité de la structure que je m'oriente vers le tourisme médical. Je réalise un centre de rééducation physique et de réadaptation avec thalassothérapie. Donc avec la première structure, c'est le tourisme domestique, celui de juillet/août, qu'on essaie de capter et avec la nouvelle, par le biais de conventions avec les organismes sociaux (CNAS, les œuvres sociales, etc.), attirer à l'année une clientèle qui s'oriente vers l'étranger. Et puis, l'idéal serait de capter cet énorme potentiel de touristes que constituent nos compatriotes fixés à l'étranger et les Européens originaires de l'Oranie. Je peux faire du ‘‘réceptif'', mais malheureusement, l'environnement ne s'y prête pas. Voyez ces bicoques, un véritable bidonville, que constituent ces prétendus lieux de villégiature entre mon infrastructure et la plage ! Puis, à partir de septembre, alors que c'est vide, les alentours, ce sont les clandestins débits de boissons et leur tapage qui prennent le relais ! Comment valoriser alors la destination Algérie ?»