L'indépendance de l'Algérie, rappelle Bouteflika, a été arrachée au prix fort par des générations qui se sont succédé pour briser le joug colonial. Le chef de l'Etat a rendu, hier, un vibrant hommage à l'Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l'ALN et aussi aux valeureux chouhada et à leurs sacrifices pour la libération de l'Algérie. Dans un message adressé à la nation à l'occasion de la célébration du 56e anniversaire de la fête de l'indépendance et de la jeunesse, le président Bouteflika a exprimé son «estime», et sa «reconnaissance» à ses compagnons moudjahidine et moudjahidate, ceux toujours en vie et ceux qui nous ont quittés. L'indépendance de l'Algérie, a rappelé Bouteflika, a été arrachée au prix fort par des générations qui se sont succédé pour briser le joug colonial. Le président a évoqué dans ce sens les efforts consentis au lendemain de l'indépendance par les Algériens, notamment les jeunes diplômés pour jeter les bases d'une assise économique. Des Algériens qui ont su, s'est réjoui le chef de l'Etat, surmonter la crise multidimensionnelle qu'a connue notre pays durant les années 80' : crise économique engendrée par la chute des cours du pétrole, puis politique et enfin sécuritaire. A cet effet, Bouteflika a rendu un hommage à l'ANP, digne héritière de l'ALN. «Ce jour mémorable nous permet, une fois de plus, de rendre un vibrant hommage à notre Armée nationale populaire et à nos forces de sécurité et de nous incliner humblement à la mémoire des martyrs du devoir national», a noté Bouteflika dans son message précisant que «l'Algérie, entourée de foyers de conflits et de crises où sévit la criminalité transfrontalière, veille à la protection de son peuple et à la préservation de son intégrité territoriale grâce aux efforts et sacrifices de ses enfants engagés sous la bannière de l'Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN) et des forces de sécurité, des jeunes qui veillent à notre sécurité le long des frontières et qui combattent encore les résidus du terrorisme dans les maquis.» S'adressant aux jeunes, le chef de l'Etat dira que la volonté et l'amour de la patrie nous aident toujours à surmonter les difficultés et à relever les défis quelles qu'en soient les proportions. «En dépit de toutes les réalisations accomplies, de toutes les étapes franchies par notre pays, beaucoup reste encore à faire et nous aurons à relever le défi de la diversification de l'économie nationale pour nous affranchir de la dépendance démesurée aux hydrocarbures, et celui de l'ancrage de la démocratie et de la promotion du sens civique pour tirer le meilleur avantage de la diversité de nos opinions et régler tous les conflits de la manière la plus civilisée qui soit», a indiqué le chef de l'Etat. De son côté, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a qualifié les tentatives visant à porter atteinte aux symboles de la Révolution et son histoire d'actes «individuels et isolés». L'Algérie, avec sa Révolution, de l'avis du ministre, «dérange par son poids, ses décisions et ses positions». «La meilleure réponse à donner à ceux-là est d'écrire l'histoire, de s'en enorgueillir, de la promouvoir et de l'enseigner aux générations montantes», a suggéré M. Zitouni qui a appelé, dans un entretien accordé à l'APS, à accorder une attention particulière à «l'histoire de la Révolution nationale et à transmettre aux générations de l'indépendance les hauts faits des moudjahidine et le message des chouhada pour une Algérie unie et solidaire». Nécessité d'écrire l'histoire, selon le ministre «Il faut regarder le passé avec les perspectives de l'avenir», a-t-il estimé. S'agissant de la restitution des archives se trouvant en France, M. Zitouni a fait savoir qu'il y a eu un «progrès dans ce sens» et dans toutes les questions liées à la mémoire collective, dont les disparus et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le sud du pays, soutenant que l'opération était «compliquée» et nécessite des «efforts et de la persévérance». Concernant les crânes des chouhada de la résistance nationale qui se trouvent en France, leur nombre, selon le ministre, «n'est pas défini de manière exhaustive, puisque 31 crânes seulement ont été identifiés jusqu'à présent». A ce propos, il a été convenu avec la partie française la création de commissions techniques composées de spécialistes chargés du parachèvement de l'opération en France, a indiqué M. Zitouni. Par ailleurs, interrogé sur le traitement des dossiers gelés des moudjahidine, le premier responsable du secteur a précisé que la question relative à la «reconnaissance de la qualité de moudjahid a été suspendue sur décision du congrès national des moudjahidine», soulignant qu'il existait des «dossiers au niveau du ministère depuis près de 15 ans». «L'enquête approfondie menée dans ce sens a démontré, explique-t-il, la nécessité de dégeler et réhabiliter certains dossiers».