La Banque mondiale rétrograde l'Algérie à la 117e place mondiale, sur 168 pays, en matière de performance logistique, avec un indice de 2,45, alors que notre pays avait occupé le 75e rang en 2016, avec un score de 2,77, et la 96e place en 2014, avec un indice de 2,65, selon le rapport intitulé «Indice de performance logistique», publié tous les deux ans par la Banque mondiale. Le rapport «Connecting to Compete», souligne la Banque mondiale, a pour objectif d'aider les pays à évaluer leurs avancées sur le plan de la logistique commerciale sur la base de critères clés, dont la compétence logistique, la qualité de l'infrastructure des échanges, le coût des expéditions internationales et le respect des délais de livraison. Publié tous les deux ans depuis 2007, le rapport, qui s'appuie sur des mesures qualitatives et quantitatives pour comparer la performance des pays, est rédigé sur la base d'enquêtes menées auprès de plus d'un millier de responsables d'entreprises internationales de logistique à travers 132 pays. Il évalue l'efficacité du processus de dédouanement (rapidité, simplicité et prévisibilité des formalités) par les organismes de contrôle des frontières, y compris les douanes ; la qualité des infrastructures liées au commerce et aux transports (ports, chemins de fer, routes, technologies de l'information, par exemple) ; la facilité à organiser des envois à des prix concurrentiels ; la compétence et la qualité des services logistiques (opérateurs de transport, courtiers en douane) ; la capacité à suivre et à retracer les envois et enfin la rapidité des livraisons dans les délais prévus. Plus globalement, l'indice 2018 dominé par l'Allemagne fait apparaître des préoccupations croissantes en ce qui concerne la fiabilité des chaînes logistiques, leur empreinte environnementale ou leurs besoins en main-d'œuvre qualifiée. Ainsi, indique la BM, tant les pays développés que ceux en développement souffrent d'une pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de la logistique. «Il n'y a pas assez de personnel d'encadrement dans les pays en développement, et pas assez d'ouvriers, notamment de chauffeurs routiers, dans les pays développés», note le rapport. Par ailleurs, les opérateurs des pays riches prennent plus de mesures que ceux des pays à faible revenu pour faire face aux cybermenaces. Ils sont également plus susceptibles de rechercher des solutions logistiques alternatives avec un impact environnemental plus faible. «C'est un point fondamental, car les émissions de dioxyde de carbone (CO2) imputables au transport constituent une importante source de pollution», souligne la Banque mondiale. Tous critères confondus, l'Allemagne arrive en tête dans les quatre dernières éditions du rapport publié depuis 2007. Les pays à revenu élevé, qui dominent traditionnellement les chaînes d'approvisionnement, sont les mieux classés. Les pays les moins performants sont, en général, ceux qui sont pauvres, isolés, fragiles ou en situation de conflit. Parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ce sont les grandes économies comme l'Inde et l'Indonésie, des économies émergentes telles que le Vietnam, ou encore pour l'Afrique, la Côte d'Ivoire, qui affichent les meilleurs résultats. «A l'heure où les échanges internationaux sont de plus en plus interdépendants en raison des chaînes de valeur mondiales, une bonne logistique est plus importante que jamais. De petites perturbations survenant au niveau d'une chaîne d'approvisionnement peuvent en effet se propager rapidement à d'autres pays et régions», indique Christina Wiederer, économiste du groupe de la Banque mondiale, et coauteur du rapport. Elle estime en outre que grâce au rapport «Connecting to Compete» et à son indice de performance logistique, les pouvoirs publics peuvent mieux analyser la relation entre la logistique, le commerce et la croissance, et prendre des mesures adaptées.