La Banque mondiale a rendu publique mardi dernier l'édition 2018 de son indice de performance logistique, une publication bisannuelle qui classe 160 pays dans ce domaine. L'Algérie pointe à la 117e place avec un score de 2.45, loin derrière l'Egypte, classée à la 67e place, la Tunisie positionnée au 105e rang et le Maroc qui arrive à la 109e position. Note pays recule de 42 places par rapport à l'édition précédente dont le classement le plaçait à la 85e place. L'indice de performance logistique, présentée dans le rapport bisannuel du Groupe de la Banque mondiale intitulé "Connecting to Compete", évalue les pays, selon plusieurs indicateurs. Il tient notamment compte des compétences logistiques, de la qualité de l'infrastructure commerciale, du prix des envois internationaux et du respect des délais de livraison. Ces données permettent aux pays d'évaluer les progrès accomplis au fil du temps et de comparer leurs performances à celles de pays similaires. Sur tous les critiques, l'Algérie affiche un retard considérable, sauf, relativement, dans le domaine des infrastructures où elle est classée au 96e rang. Concernant les douanes, notre pays pointe à la 138e place. Il occupe la 124e position en matière d'opportunité, la 122e place concernant les livraisons internationales, le 113e rang sur le plan de la compétence et de la logistique et la 103e place sur le suivi et la traçabilité. Tous critères confondus, l'Allemagne arrive en tête dans les quatre dernières éditions du rapport. Les pays à revenu élevé qui dominent traditionnellement les chaînes d'approvisionnement sont les mieux classés. Les pays les moins performants sont, en général, ceux qui sont pauvres, isolés, fragiles ou en situation de conflit. Parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ce sont les grandes économies comme l'Inde et l'Indonésie, des économies émergentes telles que le Vietnam, ou encore pour l'Afrique la Côte d'Ivoire, qui affichent les meilleurs résultats. L'indice de performance logistique, qui s'appuie sur des enquêtes auprès des professionnels du secteur, analyse sous deux angles les performance d'un pays. Le premier, l'indice de performance intérieur, présente une évaluation quantitative et qualitative des services selon le point de vue des professionnels de la logistique du pays. Cette composante donne des informations détaillées sur l'infrastructure d'un pays, la qualité de ses prestataires de service, ses procédures douanières et la fiabilité de sa chaîne d'approvisionnement. Le second, l'indice de performance international, évalue les services selon les professionnels de la logistique situés hors du pays. Cette composante donne des informations qualitatives sur la façon dont les partenaires commerciaux d'un pays perçoivent l'efficacité et la qualité de ses services logistiques. Selon la Banque mondiale, la croissance économique et la compétitivité d'un pays sont tributaires de sa performance logistique. Lorsque la logistique est inefficiente, le coût de la pratique des affaires augmente et les perspectives d'intégration dans les chaînes de valeur mondiales diminuent. "Les conséquences peuvent être particulièrement lourdes pour les pays en développement qui cherchent à se faire une place sur le marché mondial", estime la Banque mondiale. Caroline Freund, directrice Macroéconomie, commerce et investissement du Groupe de la Banque mondiale, souligne que "pour les pays en développement, l'amélioration de la logistique passe par celle de leurs infrastructures, de leurs procédures douanières, de leur niveau de compétences logistiques et de leurs réglementations". Meziane Rabhi