Le documentaire La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, de Malek Bensmaïl, s'est vu décerner, mardi soir, le prix spécial du Jury, lors de la cérémonie de clôture du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa), qui s'est déroulé du 25 au 31 juillet 2018. Après avoir été présenté à Paris, Amsterdam, Rio de Janeiro, Carthages, Addis-Abeba, Cap Town, Sao Paulo, Taroudant, Johannesburg, Tunis, Göteborg à travers les avant-premières et les festivals, La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, de Malek Bensmaïl, a été enfin présenté au Festival international d'Oran du film arabe. Mais d'une manière chaotique. Car «projeté à des horaires fluctuants et indus», selon le producteur du film, Hachemi Zertal. Contacté, le récipiendaire de cette distinction, le réalisateur Malek Bensmaïl, nous confiera : «Sinon, bien entendu, ravi de ce prix, qui encourage le travail d'enquête et de création de toute l'équipe du film. Un bel hommage à ceux qui ont fait le film La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo... ». La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, de Malek Bensmaïl, une coproduction entre Hikayet Films (Algérie), Ciné+, Histoire, Imago Films et Radio Televisione Svizera (Suisse), Al Jazeera (Qatar), Radio-Canada et le ministère de la Culture algérien. Cinquante-trois ans après son tournage, Malek Bensmaïl, caméra au poing et à hauteur d'homme, est reparti sur les traces de ce grand film, un incontournable pour les cinéphiles du monde entier. Et ce, à travers une débauche d'archives inédites, témoignages clés de Gillo Pentecorvo, sa femme, Picci Pentecorvo, Yacef Saâdi ayant incarné son propre rôle-chef de la Zone autonome d'Alger- dans le film La Bataille d'Alger, les historiens Mohamed Harbi et Daho Djerbal, Boudjemaâ Karèche, ancien directeur de la Cinémathèque algérienne, Franco Solinas, le scénariste du film original La Bataille d'Alger...Le film a nécessité huit mois de repérages et 110 000 m de pellicule. Le film La Bataille d'Alger, récipiendaire du Lion d'Or à Venise en 1966, a été censuré en France, a été un modèle anticolonial pour les pays africains, ceux d'Amérique latine et surtout pour les Black Panthers -mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine-, montré au Pentagone, recommandé comme manuel sur la guérilla urbaine, notamment en Irak, contre les insurgés... Il a même inspiré une...mode. Celle de l'uniforme «para» serré, près de la peau. Pour la petite histoire, lors de la promotion Battle of Algiers dans le métro new-yorkais, le slogan incitatif disait : «The Black Panthers seen it. Have you ? (Les Black Panthers l'ont vu. Et vous ?)». Une référence au béret et aux lunettes fumées de l'acteur Jean Martin (Général Massu). Le total look des Black Panthers.