L'Algérie a connu ces dernières années des phénomènes météorologiques extrêmes. En juillet 2009 et août 2012 (pendant près de 3 semaines), l'Algérie a été plongée dans une vague de chaleur intense. L'été 2018 est particulièrement chaud. C'est ce que révèlent les différents bulletins publiés régulièrement par Météo Algérie. Peut-on y voir une manifestation du changement climatique ? De prime abord, il est difficile d'attribuer la chaleur de cet été et la canicule du mois de juillet à ce phénomène, les climatologues affirmant avec une extrême prudence que «les vagues de chaleur pourraient devenir plus fréquentes et beaucoup plus sévères et plus longues en Algérie». La position de la communauté scientifique est très claire : le changement climatique entraînera une plus grande fréquence d'événements climatiques extrêmes. Il y a d'ailleurs plusieurs signes avant-coureurs dans l'air. En réalité, cette année, la chaleur bat des records de températures et de victimes dans le monde entier, au Japon, Suède, Grèce, mais aussi en Espagne, France et au Canada. Le bilan des victimes de la chaleur estivale ne cesse de s'alourdir. Il a fait 52°C en Californie, ou encore 51,3°C dans le Sahara algérien, le 5 juillet à 15h04, selon Houaria Benrekta, prévisionniste à l'Office national de météorologie (ONM). Un record historique ! Les conséquences de ces coups de chaud sont souvent tragiques. Il y a eu au moins 70 morts au Québec (Canada) et plus de 80 décès au Japon et 35 000 personnes ont été admises à l'hôpital à cause de la chaleur. L'Agence de gestion des catastrophes a exhorté les personnes à utiliser les climatiseurs (installés dans la plupart des logements), à boire de l'eau et à prendre des pauses régulières au travail. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) évoque des températures extrêmes et inhabituelles. 2017 a été la deuxième année la plus chaude depuis le début des relevés. La multiplication des vagues de chaleur et l'augmentation de leur intensité font partie des scénarios prévus par les rapports du GIEC sur le changement climatique. Depuis maintenant près de 40 ans, la température moyenne mondiale ne cesse d'augmenter, tandis que l'entrée dans le XXIe siècle s'est soldée par des records successivement battus de chaleur. Alors que le mois de juillet vient de prendre fin, certains éléments laissent craindre que la canicule pourra se poursuivre en août. La vague de chaleur que subit l'Europe est un «signe sans ambiguïté» du changement climatique qui l'a rendue «plus probable», selon une étude préliminaire du réseau World Weather Attribution publiée récemment. «Il y a vingt ans, le changement climatique était une notion abstraite que l'on visualisait dans les projections scientifiques. Il est incroyable aujourd'hui de voir la vague de chaleur en Europe porter l'empreinte de ce réchauffement du climat», déclare Geert Jan van Oldenborgh, chercheur à l'Institut météorologique royal des Pays-Bas. Vague de chaleur L'Algérie a connu ces dernières années des phénomènes météorologiques extrêmes. En juillet 2009 et août 2012 (pendant près de 3 semaines), l'Algérie a été plongée dans une vague de chaleur intense, avec des conséquences négatives sur la gestion de l'espace, la vie sociale et économique de la population. De fortes chaleurs aux répercussions considérables, qui nécessitent une adaptation des populations et des activités. Les climatiseurs étant fortement répandus dans la majorité des foyers algériens, leur utilisation a induit des pics de consommation exceptionnels. Il est désormais confirmé que les années 2015, 2016 et 2017 sont les trois années les plus chaudes jamais enregistrées, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En général, on ne peut parler de canicule que si elle dure plus de 3 jours consécutifs avec des maximales qui dépassent 30 à 35°C. Si ce n'est pas le cas, on parlera plutôt d'un «pic de chaleur». Alger, par exemple, n'en demeure pas moins concernée par l'inconfort thermique puisque la ville enregistre une tendance prononcée vers la hausse des températures extrêmes. Les scénarios futurs d'évolution du climat indiquent une forte tendance au réchauffement global. L'Algérie n'échappe en aucun cas à ce phénomène planétaire, des études sur l'évolution de son climat ont montré clairement que son climat se réchauffe progressivement. «L'Algérie, compte tenu de sa localisation géographique, figure parmi les pays sur lesquels les incidences du réchauffement climatique risquent d'avoir les effets les plus significatifs», a souligné Fattoum Lakhdari, directrice du Centre scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) à Biskra en novembre 2015. Pour conforter ses affirmations, elle met notamment en avant les phénomènes répétitifs de canicule observés sur des périodes de plus en plus courtes à travers le territoire.