Le programme des 100 locaux commerciaux réalisés à Souk El Had s'est avéré un véritable fiasco. Destinés aux artisans, ces locaux ont été implantés dans un seul endroit, à la sortie est de la ville. A présent, 29 seulement ont été affectés aux jeunes ayant bénéficié du dispositif du micro-crédit, mais aucun n'est exploité. Compte tenu de sa taille démographique (9000 habitants), la commune de Souk El Had n'a pas besoin de 100 locaux. L'activité commerciale y est déjà saturée et la concurrence semble très rude. Les artisans ont donc peu de chance de réussir dans leur domaine. Outre cela, les locaux qui leur ont été destinés sont très exigus, mal conçus et éloignés des zones d'habitation. En plus, ils sont implantés sur une assiette très réduite, d'où l'impossibilité d'y diversifier les activités à l'avenir. Un mécanicien, un ferronnier, ou un plombier ne pourra et ne doit pas exercer devant ou en face d'une pizzeria. Mais maintenant que le mal est fait, le P/APC préconise le changement des conditions d'octroi et d'exploitation de ces biens. «On doit élargir la liste de ceux qui peuvent en bénéficier et ne pas la limiter aux artisans uniquement. On a reçu des gens, dont des grossistes, qui veulent les louer afin d'y stocker leurs produits. Cela aurait pu générer des revenus supplémentaires à l'APC, mais la réglementation nous interdit de les céder à d'autres catégories, excepté les artisans», précise-t-il. Autre obstacle, la distribution desdits locaux se fait à ce jour par une commission de daïra. Celle-ci se réunit une fois tous les trois ans ou plus. Ce qui rend la chance d'exploitation de ces biens encore plus mince.