Les deux Corées ont décidé hier de tenir en septembre un sommet à Pyongyang, selon des médias, relayant un communiqué commun diffusé en marge de discussions entre les deux parties. Discussions qui se sont déroulées dans la Zone démilitarisée (DMZ). Aucune date précise n'a été donnée. La présidence sud-coréenne a laissé entendre que le sommet aura probablement lieu après les célébrations du 70e anniversaire du régime nord-coréen, le 9 septembre. Lors de leur sommet en avril dans la DMZ, le président sud-coréen Moon Jae-in et son homologue du nord Kim Jong -un ont déjà décidé que le premier rendrait visite au second à l'automne à Pyongyang. Les pourparlers de d'hier, qui se sont tenus dans la partie nord du village frontalier de Panmunjom, dans la DMZ, ont été proposés la semaine dernière par Pyongyang, qui a récemment dénoncé la volonté de Washington de maintenir les sanctions. «Nous avons entamé une période au cours de laquelle nous marchons main dans la main, plutôt que de nous mettre sur le chemin de l'autre», a affirmé le chef de la délégation nord-coréenne, Ri Son Gwon. A la tête de la délégation du Sud, le ministre de l'Unification Cho Myoung-gyon, a jugé important que les deux Corées gardent «le même état d'esprit». «Tous les problèmes peuvent être réglés avec cet état d'esprit», a-t-il déclaré. Il a évoqué la possibilité que Pyongyang mette sur la table la question des sanctions : «Nous expliquerons notre position au Nord.» Après deux ans de tensions, la péninsule connaît depuis janvier une détente traduite par le sommet entre Moon Jae-in et Kim Jong-un en avril et la rencontre de juin à Singapour entre ce dernier et le président américain, Donald Trump. Aussi, les deux camps ont prévu pour la semaine prochaine, la première en trois ans, une réunion des familles séparées depuis la guerre de Corée (1950-1953). Cependant, peu de progrès sont enregistrés sur la question fondamentale des arsenaux prohibés du Nord et de sa dénucléarisation. En dépit de cette détente, les sanctions internationales décidées contre la Corée du Nord en raison de ses programmes nucléaire et balistique ont empêché la reprise de la coopération économique intercoréenne, et peu de progrès ont été faits sur la question cruciale de la dénucléarisation du Nord. Kim Jong-un s'est engagé lors du sommet à travailler pour la dénucléarisation de la péninsule, une formule vague sujette à des interprétations divergentes. Pyongyang n'a procédé à aucune mesure en ce sens et a dénoncé les exigences «unilatérales» des Etats-Unis et leurs «méthodes de gangsters». Dans le même temps, Washington a exhorté la communauté internationale à maintenir en place les sanctions très sévères décidées contre Pyongyang. Cela dit, une visite dans la capitale nord-coréenne du président sud-coréen Moon Jae-in serait la première d'un chef d'Etat du Sud en plus d'une décennie. Le premier président sud-coréen à se rendre dans la capitale nord-coréenne fut Kim Dae-jung, qui a rencontré, en 2000, Kim Jong Il, le père et prédécesseur de l'actuel dirigeant du Nord. En 2007, Pyongyang a abrité un deuxième sommet intercoréen, quand Kim Jong Il a reçu le président Roh Moo-hyun.