L'ancien secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) et prix Nobel de la paix Kofi Annan est mort hier, à l'âge de 80 ans, a annoncé sa fondation. L'ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du Nobel de la paix est décédé «après une courte maladie», a indiqué sa fondation dans un communiqué à Genève. Né en avril 1938 à Kumasi, au Ghana, fils d'un cadre d'une filiale du groupe anglo-hollandais Unilever, Kofi Annan a étudié à l'université de Kumasi, puis grâce à une bourse, dans une université américaine, avant d'entrer à l'Institut des hautes études internationales de Genève. A part quelques années passées comme directeur du tourisme du Ghana, K. Annan a consacré quarante ans de sa vie professionnelle aux Nations unies. Il a d'abord dirigé les ressources humaines de l'ONU, puis les affaires budgétaires, avant de prendre la tête à partir de 1993 du département de maintien de la paix. A ce poste, il a connu deux événements tragiques : le génocide rwandais et la guerre en Bosnie. Secrétaire général de l'Onu de 1997 à 2007, il succède à l'Egyptien Boutros Boutros-Ghali. Ce dernier est désavoué par les Etats-Unis, qui ont mis leur veto pour l'empêcher de briguer un second mandat. Il a assisté à l'invasion américaine de l'Irak. Invasion qu'il a néanmoins qualifiée d'«illégale», parce qu'elle n'a pas été entérinée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Conjointement avec l'ONU, il a reçu en 2001 le prix Nobel de la paix pour ses «efforts en faveur d'un monde mieux organisé et plus pacifique». En 2005, il est éclaboussé par un scandale de corruption lié au programme des Nations unies «pétrole contre nourriture» en Irak. En février 2012, il est choisi par l'ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans la guerre en Syrie, mais il jette l'éponge cinq mois plus tard. Il accusera les grandes puissances d'avoir par leurs dissensions transformé sa médiation en «mission impossible». Kofi Annan a créé une fondation consacrée au développement durable et à la paix et fait partie du groupe des Elders (terme anglais signifiant «les anciens » ou «les sages»), créé par Nelson Mandela pour promouvoir la paix et les droits de l'homme. Les hommages ont afflué, du Ghana, son pays natal, à l'actuel secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a souligné «une force qui guidait vers le bien», en passant par l'ex-président américain Barack Obama et les grands dirigeants européens. «Kofi Annan a voué sa vie à faire du monde un endroit plus pacifique», a soutenu l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, louant un diplomate ayant «œuvré inlassablement pour nous unir». Barack Obama a salué «son intégrité, sa détermination, son optimisme et son sens de notre humanité partagée» et souligné qu'il avait contribué à «motiver et inspirer la prochaine génération de leaders». «Nous n'oublierons jamais son regard calme et résolu, ni la force de ses combats», a tweeté le président français, Emmnuel Macron, alors que son homologue russe, Vladimir Poutine, a déclaré avoir «sincèrement admiré la sagesse et le courage» du diplomate. La Première ministre britannique, MmeTheresa May, a rendu hommage à «un grand leader et réformateur de l'ONU» tandis qu'Amnesty International a salué «un champion de la justice, de la paix et de la dignité». De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a insisté sur la «voix de Kofi Annan» qui «va beaucoup nous manquer à une époque où la recherche en commun de solutions aux problèmes mondiaux est plus urgente que jamais».