La disparition de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, survenue samedi, a suscité de nombreuses réactions venant de responsables d'institutions internationales et de dirigeants d'Etats, saluant un "homme de paix" qui avait parfaitement incarné les Nations unies durant ses dix années à la tête de l'organisation. "C'est avec une immense tristesse que la famille Annan et la Fondation Kofi Annan annoncent que Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du Nobel de la paix, est décédé paisiblement samedi 18 août après une courte maladie", a annoncé sa fondation dans un communiqué. L'ex-SG des Nations unies est décédé à l'âge de 80 ans dans un hôpital de Berne en Suisse, après une longue carrière dédiée entièrement à l'action diplomatique et humanitaire. Né en avril 1938 au Ghana, Kofi Annan avait étudié à l'université de Kumasi, puis dans une université américaine, avant d'entrer à l'Institut des hautes études internationales de Genève, où il avait obtenu son doctorat en économie. Il avait rejoint le système de l''ONU en 1962 en tant que fonctionnaire auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève. Depuis, il avait été chargé de plusieurs missions au sein de des instances de l'organisation onusienne, dont celles de sous-secrétaire général à la gestion des ressources humaines, coordonnateur des questions de sécurité et secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Le 1er janvier 1997, il entamait son 1er mandat de SG de l'ONU. Sur recommandation du Conseil de sécurité, l'Assemblée générale l'avait réélu en juin 2001 pour un second mandat jusqu'au décembre 2006. Au vu du "rôle déterminent" qu'il avait joué pour insuffler une nouvelle vie à l'Organisation, il avait été lauréat du prix Nobel de la paix en 2001. Malgré son départ des Nations unis, Kofi Annan demeurait toujours actif. En février 2012, il avait été choisi par l'ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans le conflit syrien, mais il avait démissionné cinq mois plus tard, affirmant que sa mission était "impossible" en raison des dissensions entre les grandes puissances. Il s'était engagé en faveur des actions humanitaires, en dirigeant notamment la commission sur les droits des musulmans rohingyas de la Birmanie forcés à l'exode au Bangladesh. Il avait aussi créé une fondation consacrée au développement durable et à la paix et faisait partie du groupe des Elders ("les anciens"), créé par Nelson Mandela pour promouvoir la paix et les droits de l'homme. Ayant cumulé plus de 40 ans de carrière, Kofi Annan était le premier SG issu de l'Afrique sub-saharienne qui avait contribué à rendre l'ONU plus présente sur la scène mondiale. Des hommages affluent de plusieurs dirigeants et hauts responsables Depuis l'annonce de sa disparition, les hommages ont afflué de plusieurs pays et dirigeants d'organisations internationales, saluant un "homme de paix" et un "grand leader". Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué "une force qui guidait vers le bien" et une personnalité qui "incarnait les Nations unies". La Ligue arabe a également rendu hommage à Kofi Annan alors que le ministère égyptien des Affaires étrangères l'a qualifié d'"icône et source de fierté pour tous les Africains et les amoureux de la paix". Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a décrété une semaine de deuil à partir de lundi dans son pays en hommage à l'ex-secrétaire-général de l'ONU et prix Nobel de la paix, Kofi Annan. "Kofi Annan a voué sa vie à faire du monde un endroit plus pacifique", a soutenu, pour sa part, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, louant un diplomate ayant "œuvré inlassablement pour nous unir". En Afrique du Sud, le parti ANC, fondé par Nelson Mandela, s'est souvenu d'un "fils éminent de l'Afrique" qui a œuvré "en faveur des pays du Sud en développement". Le président russe Vladimir Poutine a affirmé, quant à lui, avoir "sincèrement admiré la sagesse et le courage et la capacité du défunt Kofi Annan à prendre des décisions réfléchies même dans les situations les plus complexes et critiques", précisant que "son souvenir restera à jamais dans le cœur des Russes". De son côté, le président français Emmanuel Macron a souligné, quant à lui, que ni "son regard calme et résolu, ni la force de ses combats" ne seraient jamais oubliés. L'ex-président américain Barack Obama a également rendu hommage au défunt pour "son intégrité, sa détermination, son optimisme et son sens de notre humanité partagée". Quant à la première ministre britannique Theresa May, elle a évoqué "un grand leader et réformateur de l'ONU", tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a insisté sur la "voix de Kofi Annan" qui "va beaucoup nous manquer à une époque où la recherche en commun de solutions aux problèmes mondiaux est plus urgente que jamais".