Hillary Clinton, secrétaire d'Etat (Affaires étrangères) A 61 ans, l'ancienne first lady quitte son poste de sénateur de New York pour succéder à Condoleezza Rice. Oubliée l'amertume de sa défaite face à Obama lors de primaires démocrates au couteau, elle a « répondu à l'appel pour servir son pays », explique Bill. Sa mission : réparer tout le mal que l'Administration Bush a fait à nos relations diplomatiques. Si l'Irak et l'Afghanistan sont « deux priorités », elle sera immédiatement testée avec l'attaque contre Ghaza. Devant le Sénat, mi-janvier, elle avait affirmé « qu'aussi compliquée que soit la situation, nous ne pouvons pas abandonner l'idée d'une solution pacifique ». Sa philosophie se résume en deux mots : « Smart power » (puissance intelligente), avec un équilibre entre le dialogue et la contrainte. Robert Gates, secrétaire à la Défense (en charge des armées) A 65 ans, cet ancien directeur de la CIA est l'actuel secrétaire à la Défense. Proche des républicains et de la famille Bush, il a succédé à ce poste à Donald Rumsfeld. Sa mission : réaliser le retrait d'Irak promis par Obama et se concentrer sur le front afghan. Le choix de Gates permet à Obama de tenir sa parole sur l'ouverture. Robert Gates est immensément respecté aussi bien par les démocrates que par les républicains. Il fut l'un des principaux artisans de l'opération Surge (renfort des troupes en Irak). Timothy Geithner, secrétaire au Trésor (Economie) A « seulement » 47 ans, il a déjà un CV costaud. Il a servi à divers postes au Trésor sous trois présidents. Depuis 2003, il était à la tête de la Réserve fédérale de New York. Sa mission (impossible) : sauver l'économie américaine. En pleine crise financière mondiale, il va devoir terminer le sauvetage de Wall Street, s'occuper d'une industrie automobile au bord de la faillite et convaincre le Congrès d'adopter un plan de relance à 800 milliards de dollars (mélange de réductions d'impôts et de dépenses gouvernementales, notamment dans les infrastructures). Le tout sans irrémédiablement creuser les déficits. Eric Holder, attorney general (Justice) Il est le premier ministre noir de la Justice des Etats-Unis. A 57 ans, il succédera à Michael B. Mukasey, figure très controversée de l'Administration Bush, notamment pour son refus de prendre position sur la légalité de l'interrogatoire par water-boarding, qui simule une noyade. Sa mission : redorer le blason du département de la Justice. Outre le contesté Mukasey, son prédécesseur, Alberto Gonzales, avait dû démissionner sur fond de parjure devant le Congrès. Janet Napolitano, sécurité intérieure L'actuelle gouverneure de l'Arizona (Etat pourtant traditionnellement républicain, dont John McCain est sénateur) est une proche d'Obama. A 51 ans, elle est une juriste de formation. Sa mission : prendre la tête d'un poste sensible créé après le 11 septembre. Elle apporte un peu de sang neuf à l'Administration Obama et son expérience des questions de l'immigration devrait lui servir à plein. Rahm Emanuel, secrétaire général de la Maison-Blanche En politique, « Rahmbo » s'est taillé une réputation de tueur. Certains lui reprochent ses méthodes brutales et d'être un farouche et unilatéral défenseur de l'Etat hébreu (son père est israélien). Mais en tant que « chief of staff », son rôle sera avant tout de faire marcher l'Administration à la baguette. Leon Panetta, directeur de la CIA Une nomination surprise qui ne fait pas que des heureux. Panetta n'a pas vraiment d'expérience dans le renseignement. Gestionnaire efficace, il sera chargé de restaurer la crédibilité d'une agence éclaboussée par plusieurs scandales (Guantanamo, torture…). Susan Rice, ambassadeur à l'ONU Pas de lien avec Condoleezza, hormis le fait que ce sont deux femmes afro-américaines sorties de Stanford et spécialistes des questions de diplomatie. La mission de cette proche conseillère d'Obama : représenter Washington auprès des Nations unies et réparer les liens avec les alliés des Etats-Unis.