C'est dans un climat particulier que Constantine entame la rentrée scolaire de cette année. En plus de l'épidémie incontrôlée et des budgets épuisés, la ville, à l'instar des autres wilayas, a connu, ces derniers mois, des milliers de relogements. Cette mouvance urbaine doit être accompagnée des infrastructures essentielles à la vie des citoyens et de leurs enfants scolarisés. Les établissements scolaires sont en tête de cette liste. A Constantine, ce sont les deux nouvelles villes, Ali Mendjeli et Massinissa, qui ont connu le plus d'arrivages. C'est donc dans ces deux grands pôles que 10 nouvelles écoles ont été ouvertes et que deux écoles ont été transformées en collèges. C'est ce qu'a annoncé le wali de Constantine, Abdessamie Saïdoun, lors d'une conférence de presse tenue la semaine dernière au siège de la wilaya. Cette rencontre avec les journalistes a été une occasion pour rendre compte des préparatifs de la nouvelle rentrée scolaire. En effet, 3 nouveaux lycées vont ouvrir leurs portes à Chaâbat Erssas, Hamma Bouziane et Bekira, et offriront entre 800 et 1000 places pédagogiques, ainsi que 200 à 300 demi-pensions. Il est aussi à noter que les extensions ont créé 18 classes supplémentaires dans le palier primaire dans les différentes communes. C'est aussi au cours de cette conférence que le chef de l'exécutif a tenu à communiquer les chiffres des différentes aides sociales inscrites dans le programme de solidarité. C'est ainsi qu'il a été porté à la connaissance de l'assistance que la wilaya a distribué 26 900 cartables scolaires pour des élèves issus de familles défavorisées, en plus de 55 000 primes scolaires, dont 50% ont déjà été distribuées. Le chiffre important des primes octroyées nous renseigne sur le grand nombre de familles en difficulté recensées sur le territoire de la wilaya de Constantine. Il matérialise la souffrance financière que vivent de nombreuses familles tout au long de l'année. Il faut dire que la rentrée scolaire, ayant coïncidé avec la fête de l'Aïd et ses dépenses, l'équilibre financier des familles à budget moyen a été mis à rude épreuve. Sachant que les citoyens ne se sont pas encore remis du mois de Ramadhan et des prix flamboyants qui l'ont caractérisé, les factures de la rentrée représentent le coût de trop. INQUIETUDE DES PARENTS L'angoisse des dépenses est accentuée par celle de l'insécurité sanitaire. Alors que les doutes planent sur l'origine de l'épidémie de choléra, les parents s'inquiètent de l'état de l'hygiène dans les établissements scolaires. Bien qu'aucun cas n'ait été signalé à Constantine, ces derniers craignent que l'épidémie ne se propage: «Il faut voir l'état des sanitaires des écoles, j'ai été institutrice et je sais de quoi je parle. Les toilettes sont dans un état désastreux, les citernes d'eau sont rarement lavées, c'est un véritable nid à microbes. Et les enfants se touchent beaucoup en jouant, ce qui accentue le risque de contagion. J'espère que les autorités feront attention», a déclaré une mère de 4 enfants. En effet, le wali a annoncé le recrutement de 1285 personnes pour les besoins des établissements scolaires en matière d'hygiène de surveillance et restauration, 970 postes sont accordés par le ministère de l'Intérieur et 315 postes d'insertion par le ministère de la Solidarité. C'est donc dans ce climat tendu que Constantine se prépare à sa nouvelle rentrée scolaire.