La guerre est déclarée entre le parti Jil Jadid et le MSP de Abderrazak Makri. En désaccord politique depuis la dissolution de la CNLTD, les deux formations s'échangent les critiques depuis quelques mois. Mais les responsables du MSP semblent être agacés par les charges du leader de Jil Jadid, Soufiane Djilali. Ils versent alors dans l'invective. En effet, le député et chef du groupe parlementaire de ce parti islamiste, Nacer Hamdadouche, a lancé une série d'accusations centre le président de Jil Jadid. Dans un long post sur sa page Facebook, l'élu du MSP accuse «Soufiane Djilali d'être à la solde de la France», d'avoir «des accointances avec le DRS» et «d'être impliqué dans affaire de corruption». Le patron de Jil Jadid réagit vite à ces accusations. Il annonce, dans une déclaration rendu publique hier, sa décision de porter plainte pour diffamation contre le cadre du parti islamiste. «Concernant les multiples diffamations, qui n'avilissent d'ailleurs que celui qui les a formulées, je déposerai plainte en espérant que le ministre de la Justice engagera la demande de levée d'immunité auprès du président de l'APN, pour permettre à la procédure judiciaire de suivre son cours», explique Soufiane Djilali, précisant «qu'il a peu d'espoir de voir cette institution accepter de lever sa protection». C'est ainsi qu'il met au défi le député islamiste de venir l'affronter devant la justice, s'il a des preuves des accusations qu'il a portées à son encontre. «J'interpelle alors Nacer Hamdadouche, directement, pour lui demander d'être une fois dans sa vie un homme, et se départir de son immunité en même temps que de sa lâcheté, pour venir m'affronter devant le juge. Alors, au lieu de me menacer de loin, il pourra me confondre, s'il le peut, en rendant publiques les informations de corruption dont il m'accuse, de démontrer à l'opinion publique que je n'ai pas d'honneur, et que tout le fatras immoral dont il est l'auteur serait la vérité», lance-t-il. Soufiane Djilali qualifie, dans son document, les accusations de Nacer Hamdadouche «de jugements de valeur aussi graves les uns que les autres», et de «diffamations caractérisées». «Après avoir déversé une série de mensonges qualifiés et d'affirmations à l'emporte-pièce ( j'aurais ainsi participé avec les ‘‘laïcs éradicateurs'' et les généraux à l'arrêt du processus électoral en 1992, j'aurais des relations douteuses avec le DRS, etc.), le voilà qu'il reprend à son compte les propos d'un ancien porte-parole de Jil Jadid (propos délirants pour lesquels il a été condamné en première instance par le tribunal de Chéraga et jugement confirmé en appel par le tribunal de Tipasa) m'accusant d'être l'agent de l'ambassade de France ! Je ne reprends pas ici toutes les insanités sur mes prétendues attaques contre la langue arabe et l'identité et surtout ma supposée défense d'un ancien président de la République française par esprit de solidarité avec lui parce qu'il serait juif, sioniste et anti-islam, faisant ainsi un amalgame déplorable mais surtout dangereux», explique-t-il, affirmant qu'il n'aurait pas réagi si les propos étaient «tenus par un simple quidam».