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De l'intelligence artificielle et du digital : un bilan mitigé, loin des potentialités
Classement de l'Algérie (2016 à 2018) par le World Economic Forum face à la nouvelle révolution mondiale
Publié dans El Watan le 04 - 09 - 2018

Le classement annuel The Global Competitiveness Report réalisé par le World Economic Forum (WEF) concerne les contraintes du milieu des affaires et l'efficacité économique dans le monde.
Il est établi sur la base d'une centaine d'indicateurs quantitatifs émanant des Etats membres et des organisations internationales (Banque mondiale, FMI, UIT, CCI, Unesco…) ainsi que d'enquêtes qualitatives réalisées par le WEF lui-même. Pour rendre possible l'agrégation de données hétérogènes, tous les résultats sont convertis sur une échelle de notes de 1 à 7. Ces 110 notes sont ensuite regroupées en 12 catégories appelées «piliers» eux-mêmes répartis entre grands «sous-indices».
Quel diagnostic pour l'économie mondiale et quel enseignement pour l'Algérie, de l'évolution de trois rapports : ceux de 2015/2016, de 2016/2017 et de 2017/2018 ?
critères de compétitivité du World Economic Forum
Sont retenus, pour établir ce classement, les critères suivants : institutions, infrastructures, niveau d'éducation et de recherche, environnement macro-économique, politiques économiques, innovation, système de santé, ou encore fonctionnements des marchés (marché du travail, marché financier, etc). Le climat des affaires est apprécié et évalué sur la base d'une série d'indicateurs qualitatifs et quantitatifs mesurables pour faciliter la comparabilité.
Le but recherché par cette évaluation est de donner des informations sur l'état général et sur des aspects spécifiques d'un environnement donné : un pays, une région, un marché… Ces informations portent aussi bien sur des aspects politiques qu'économiques, sociaux et réglementaires. Les indicateurs d'appréciation du climat des affaires permettent, en fonction d'une série d'indices, de classer les pays ou les régions, du meilleur — c'est-à-dire un environnement qui facilite la création d'entreprises et permet d'investir sans contraintes — au plus mauvais ; un environnement contraignant où la bureaucratie fait loi et où l'instabilité politique et économique est omniprésente. Il existe plusieurs institutions qui évaluent périodiquement le climat des affaires par pays, pour donner une idée sur les difficultés administratives, sur l'attractivité et la compétitivité de chaque environnement ciblé.
La Banque mondiale, le FMI, le Forum économique de Davos nous fournissent annuellement ou trimestriellement des rapports sur le climat des affaires. Je rappelle les critères retenus par le Doing Business, qui est une référence en la matière pour les détenteurs de fonds qui cherchent des opportunités d'investissements, les exportateurs qui veulent s'attaquer à un nouveau marché, les d'entreprises qui, pour des raisons de rentabilité, optent pour la délocalisation ont tous besoin de données sur le lieu qu'ils veulent investir. Les études et les bases de données pour évaluer des critères sont notamment : la facilité de faire des affaires ; la création des entreprises ; l'octroi de permis de construire ; le transfert de propriété ; l'obtention de prêts ; la protection des investissements et le paiement des impôts. Ces premiers indicateurs ont été par la suite complétés par les indicateurs suivants : raccord au réseau d'électricité ; commerce transfrontalier ; exécution des contrats, traitement de l'insolvabilité. Comme on peut le constater, ces indicateurs concernent de très près l'entreprise et surtout le créateur d'entreprise ou l'investisseur.
Si les indicateurs d'un pays ne sont pas bons, le promoteur est informé sur les difficultés qui caractérisent l'environnement économique, politique et réglementaire de ce pays où il n'est pas intéressant d'investir. Des données sur les paramètres suivants permettent d'apprécier la situation globale et par type d'indicateurs et attribuer un classement par pays : l'instabilité économique ; le déficit ; la dette publique ; le taux d'inflation ; l'instabilité politique (elle influe sur les aspects économiques) ; la qualité des institutions financières ; la concurrence l'information sur l'insolvabilité, l'efficacité ou non des services publics, le poids du secteur informel dans l'économie ; la corruption et le marché de l'emploi et sa flexibilité.
Classement 2015/2016 du World Economic Forum
Ce rapport concernant 140 Etats a été publié le 30 septembre 2015 à Genève, la Suisse occupant la première place, suivie du Singapour, des Etats-Unis, l'Allemagne, la Finlande et le Japon. Pour le classement des 20 pays africains les plus compétitifs nous avons par ordre : Maurice (46e),Afrique du Sud (49e),Rwanda (58e), Bostwana (71e), Maroc (72e), Namibie (85e), Algérie (87e), Côte d'Ivoire (91e), Tunisie (92e), Zambie (96e), Seychelles (97e), Kenya (99e), Gabon (103e), Ethiopie (109e), Sénégal (110e), Cap Vert (112e), Lesotho (113e) -Cameroun (114e), Ouganda (115e), Egypte (116e).
Parmi les plus fortes progressions en Afrique par rapport à 2014, nous avons la Côte d'Ivoire qui gagne 24 places, l'Ethiopie qui gagne 9 places, l'Afrique du Sud 7 places et le Rwanda qui gagne 4 places. Ce sont deux pays africains qui sont en queue de classement : le Tchad 139e et la Guinée 140e.
Pour l'Algérie nous avons une bonne note seulement pour deux critères. Par contre, pour tout ce qui concerne l'attrait de l'investissement nécessitant des réformes micro-économiques et structurelles, le classement est dérisoire, loin des potentialités du pays. La taille du marché (37e) l'équilibre macro-économique — mais l'enquête a été réalisé avant l'analyse de l'impact de la baisse des recettes de Sonatrach sur les équilibres financiers (38e place). Pour l'efficacité des institutions l'Algérie est classée 99e, les infrastructures 105e, la sophistication des facteurs d'innovation 124e, l'enseignement supérieur/formation 99e, le marché des biens 134e, l'éducation/santé 99e, le développement du marché financier 135e, l'efficacité du marché dut travail 135e, la préparation technologique 126e, l'innovation 119e. Globalement, dans ce dernier rapport 2015-2016, l'Algérie a perdu 8 points, passant du 79e au 87e rang sur un total de 140 pays.
Dans la onzième édition de ce rapport, l'Algérie a obtenu un total de 3,97 points sur 7 contre 4,08/7 points lors de l'édition précédente. L'Algérie devance la Mauritanie 137e, la Tunisie classée 92e, mais reste derrière le Maroc classé à la 72e place, la Libye ayant été exclue du classement.
classement 2016/2017 du WEF
A l'échelle mondiale, le trio gagnant du classement 2015-2016 occupe les mêmes places de celui de 2016-2017, soit la Suisse, Singapour et les Etats-Unis. Ces trois pays sont suivis par les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni, le Japon, Hongkong et la Finlande. Parmi les pays émergents, la Chine reste première et occupe globalement la 28e place alors que l'Inde a fait une énorme percée, gagnant 16 rangs, pour se positionner au 39e rang. Voici le classement de certains pays africains. L'Ile Maurice (45e au classement mondial) reste le pays le plus compétitif en Afrique, selon le rapport sur la compétitivité mondiale 2016-2017 publié le 28 septembre 2017 à Genève par le WEF. A l'échelle africaine, l'Ile Maurice est suivie par l'Afrique du Sud (47e), le Rwanda (52e), le Botswana (64e), le Maroc (70e), la Namibie (84e) et l'Algérie (87e). La Tunisie (95e), le Kenya (96e), la Côte d'Ivoire (99e) complètent le top 10 africain. Les pays africains ont connu des évolutions différenciées par rapport au classement 2015-2016. Certains ont progressé comme le Rwanda qui a gagné 6 places, la Sierra Leone (+5) et le Ghana (+5). D'autres ont fortement reculé comme la Zambie, qui a perdu 22 places passant du 96è rang à l'échelle mondiale dans le classement 2015-2016 au 118e rang dans le classement 2016-2017, le Lesotho (-7) et le Nigeria (-3). L'Algérie a perdu 7 places par rapport à la précédente édition (2014-2015), où le pays était classé 79e et avait gagné 21 places par rapport à l'année 2013-2014 (100e).
Les critères d'évaluation de l'éducation et de l'enseignement ont contribué à l'amélioration du classement de l'Algérie, notamment en ce qui concerne le taux de scolarisation des enfants (51e place mondiale), le taux d'élèves admis aux centres de formation au cycle secondaire (47e place mondiale). L'importance du marché a contribué également à l'amélioration du classement (36e place mondiale), bien que certains indicateurs continuent à impacter négativement la compétitivité de l'économie algérienne, notamment la transparence, les politiques adoptées (121e place mondiale), l'efficacité des conseils d'administration des entreprises (135e place), qualité des infrastructures aéroportuaires (107e place), le déficit du budget (127e place) et les règles appliqués aux investissements étrangers directs (131e place). Les prestations et les institutions financières ont aussi impacté ces résultats notamment en matière de garantie des prestations financières (126e place au niveau mondial).
classement 2017/2018 du World Economic Forum
Dans son rapport 2017/2018, l'étude du WEF, réalisée auprès de 14 000 chefs d'entreprises de 137 pays, fournit un classement mondial des pays les plus compétitifs. Pour établir le classement de compétitivité de l'Algérie, le Forum s'est basé sur 114 indicateurs regroupés dans 12 catégories.
L'Algérie est classée 88e, loin derrière le Maroc (49e position) et la Tunisie (80e position).
Quant au niveau de corruption (85e place) l'Algérie est très mal classée, la corruption étant le deuxième plus grand écueil qui se dresse sur le chemin des investisseurs. Pour la performance du secteur public, le pays arrive au 81e rang et en matière de sécurité à la 54e place.
Pour l'indice d'ouverture de l'économie algérienne à l'investissement privé, le classement est la 128e place, l'économie étant jugée trop peu diversifiée et l'initiative privée etant l'une des moins compétitives du monde arabe.
Concernant les infrastructures, malgré d'importantes dépenses l'Algérie est classée à la 93e place. Brièvement, nous avons le classement suivant
– Institutions : 88e rang
-Infrastructures : 93e rang
– Environnement macroéconomique : 71e rang
– Santé/éducation : 71e rang
– Enseignement supérieur et formation : 92e rang
– Marchandises, efficacité du marché : 129e rang
– Efficacité du marché du travail : 133e rang
– Développement du marché financier : 125e
– Etat de préparation technologique : 98e rang
– Taille du marché : 36e rang
– Sophistication des affaires : 122e rang
– Innovation : 104e rang.
S'agissant des mesures incitatives à l'investissement, le pays se situe à la 98e position sur les 137 pays évalués, ce qui est une performance qui se situe dans la moyenne.
stratégies d'adaptation au nouveau monde pour être compétitif
Le WEF, regroupant les principaux décideurs mondiaux des pays développés et pays émergents, a abordé ces dernières années plusieurs thèmes stratégiques qui interpellent l'Algérie, notamment la question de la quatrième révolution industrielle, du climat, des migrations, du pétrole et les impacts du terrorisme.
Pour le professeur Klaus Schwab, président-fondateur du WEF, «la quatrième révolution industrielle fait référence à la fusion des technologies, notamment dans le monde digital, ce qui a des effets très importants sur les systèmes politiques économiques et sociaux, il s'agira de mettre en place un système de compréhension commun de cette révolution industrielle».Ainsi, verra-t-on des thèmes aussi variés comme : comment nos vies seront changées par la quatrième révolution industrielle, comment les entreprises seront modifiées par les nouvelles technologies, comment le changement technologique rapide va révolutionner le travail, quel est l'avenir des services financiers, comment redémarrer l'économie mondiale, des débats sur l'impact possible de l'intelligence artificielle sur les systèmes de défense et l'avenir des énergies combustibles sur les changements climatiques.
Face à la nouvelle révolution mondiale 2020/2030/2040, notamment le développement de l'intelligence artificielle et du digital, l'Algérie a besoin — tant dans les domaines politique, militaire, sécuritaire, social, culturel et économique — de stratégies d'adaptation. Qui n'avance pas recule forcément, le statique n'existant pas, tout est en dynamique si le pays veut éviter sa marginalisation au sein de ce nouveau monde.
Pour François-Xavier Sambron, les institutions gouvernementales et les entreprises dépensent beaucoup de temps et d'énergie pour gérer les tâches au quotidien, que ce soit pour les prioriser, les planifier dans le temps. Bien que familier, cet exercice n'en reste pas moins compliqué et inefficace alors que l'efficacité suppose de décomposer ses tâches. Dans ce cadre, selon cet auteur nous avons six impacts du digital qui révolutionnent la fonction de manager tant politique qu'économique (voir sur internet «Mon entreprise-digitale» www.omninnov.com/author/fx-sambron/ février-2018). Premièrement, dans la gestion traditionnelle, le pouvoir du manager résidait principalement dans sa capacité à distribuer ou à conserver de l'information.
Cette situation nous est rappelée par le célèbre adage selon lequel «l'information, c'est le pouvoir». Il tire aujourd'hui sa légitimité de sa capacité à créer du lien et à interconnecter les collaborateurs et les services entre eux, et de son aptitude à synthétiser et à faire le tri dans la profusion des informations reçues pour en extraire l'essentiel. Cette méthode est dépassée car le manager «nouvelle génération» donne la priorité au partage et à la transparence, recherchant avant tout à responsabiliser et à autonomiser ses collaborateurs en leur ouvrant des portes et en les guidant dans la bonne direction.
En facilitant grandement la circulation de l'information au sein de l'entreprise, le digital est à la fois le principal déclencheur et contributeur de ce qu'on appelle le management collaboratif. En outre, le manager se doit d'être d'abord un développeur d'intelligence collective, un leader, un facilitateur, grâce à l'information est maintenant largement partagée, n'étant plus celui qui sait mais celui qui tire son équipe . Il est l'animateur d'une équipe qui cherche à remplir ses objectifs en profitant au maximum des ressources de l'entreprise, mettant en interaction les différentes compétences pour créer de la valeur.
Par ailleurs, l'autorité verticale basée sur l'organisation hiérarchique de l'entreprise et le statut des collaborateurs laisse progressivement place à une autorité horizontale basée sur le savoir, la compétence et la réputation de chacun. De fait, l'entreprise est désormais régie par deux formes d'autorité qui agissent en parallèle, l'une relevant des processus et des priorités définies par la direction, l'autre traduisant la compétence de chaque collaborateur. Dans ce contexte, le manager doit reconstruire son pouvoir à l'horizontal aussi bien pour communiquer que pour identifier les compétences, les valoriser et les organiser et contrairement au passé, son leadership ne s'exprime plus verticalement mais horizontalement. Grâce à la révolution numérique, le manager dispose aujourd'hui d'une grande variété d'outils lui permettant d'adresser le bon message au bon moment au bon collaborateur. Que ce soit via la messagerie (instantanée ou non), les réseaux sociaux, les plateformes collaboratives, l'envoi de SMS, etc, De plus, les capacités multimédia de ces différents moyens de communication (audio, vidéo, animation…) facilitent le dialogue et encouragent le feedback des collaborateurs.
Pour l'efficacité de l'organisation, les nouveaux outils comme les applications collaboratives, les solutions de gestion de projet, les workflows métiers ou administratifs, etc. permettent de fixer et de partager les priorités et objectifs, et d'assurer la planification détaillée des tâches à accomplir comme du suivi de l'avancement de ces dernières.
Au niveau du suivi de l'activité, le digital fournit habituellement de nombreux éléments de mesure utiles à son évaluation comme au repérage de ses dysfonctionnements. La mise en place d'indicateurs quantifiables (productivité, coûts, qualité, délais…) permet de monitorer l'activité au fil de l'eau et d'engager rapidement des actions correctives en cas d'écarts. Grâce à cette supervision en continu, le manager est désormais en capacité de piloter finement son équipe comme chacun de ses membres, et d'assurer le suivi du cap fixé.
Sur le plan technologique, la transformation digitale de l'entreprise s'opère avant tout sur le plan de la ressource humaine pilier du management rendant nécessaire d'accompagner l'ensemble des collaborateurs dans une transition dont ils seront les principaux acteurs. Dans ce contexte, le manager occupe le premier rôle pour engager son équipe dans ce projet d'envergure et encourager chaque collaborateur à y prendre toute sa place devant expliquer le bien-fondé de ces changements, rassurer les collaborateurs sur leur avenir et valoriser le rôle de chacun dans cette mutation.
En conclusion
Politiques, entrepreneurs, chercheurs, simples citoyens, nous vivons tous aujourd'hui dans une société de la communication électronique, plurielle et immédiate qui nous contraint à prendre des décisions en temps réel. La maîtrise du temps étant le défi principal du XXIe siècle, toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays.
L'Algérie a besoin d'une stratégie d'adaptation face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l'avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera sur le numérique, les nouvelles technologiques, les industries écologiques avec un mix énergétique entre 2020/2030/2040 C'est une question de sécurité nationale. Alors que le monde avance, l'intelligence artificielle et le digital révolutionnant tant les relations internationales, la gestion des Etats, des instituons, des entreprises que les relations que personnelles, bon nombre de nos responsables ont besoin d'une révolution culturelle (une mise à niveau) pour s'adapter aux arcanes de la nouvelle économie.
La majorité des organisations doit s'éloigner des schémas utopiques du passé des années 1970/1980/1990, étant à l'aube d'une véritable révolution planétaire 2020/2030. L'Algérie n'a pas d'avenir si elle ne favorise pas la bonne gouvernance et l'économie du savoir, devant s'adapter à ces nouvelles mutations, qui sont les deux piliers fondamentaux du développement du XXIe siècle. Pour l'Algérie, le bilan 2016/2018 du World Economic Forum est très loin des potentialités du pays et elles sont énormes. La leçon que l'on peut tirer pour l'Algérie est que le bilan est très mitigé malgré l'importance de la dépense publique.
Selon un rapport de l'OCDE, l'Algérie dépenserait deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport à des pays similaires au sein de la région MENA. L'Algérie souffre d'un environnement des affaires contraignant que l'on croit résoudre par des lois alors qu'il s'agit de s'attaquer au fonctionnement de la société : bureaucratie ; systèmes financier et socio-éducatif inadaptés ; le foncier occasionnant des coûts de transaction élevés…
Il reste encore beaucoup d'efforts à faire, renvoyant tant à des facteurs politiques, sociaux, culturels qu'économiques pour libérer les énergies créatrices, attirer les véritables créateurs de richesses privés locaux et internationaux confrontés à la lourdeur bureaucratique et au manque de visibilité et de cohérence de la politique socioéconomique. Cela implique un objectif stratégique précis, s'adaptant au nouveau monde sur dix ans au moins et une autre organisation institutionnelle gouvernementale autour de grands ministères et de grands écopôles régionaux.
Certains responsables font fausse route dans leur politique économique, pouvant conduire le pays à terme dans l'impasse et des pertes financières considérables, ignorant les nouvelles n mutations mondiales 2018/2030 fondées sur l'économie de la connaissance, richesse bien plus importante que toutes les richesses d'hydrocarbures. Ainsi s'impose un nouveau modèle de consommation, (une lourde erreur stratégique de raisonner en modèle de consommation linéaire au niveau mondial, continuent de vivre de l'illusion de l'ère matérielle) comme ces slogans dépassés de «industrie industrialisante» et «quand le bâtiment va tout va» !
Cela rend urgent une mutation culturelle de certains responsables. J'attire l'attention du gouvernement que la politique actuelle sans cohérence risque de conduire le pays à accélérer l'épuisement de ses réserves de change, sans résoudre les véritables problèmes du développement du pays, à savoir l'accumulation technologique et managériale dans le cadre des valeurs internationales, le capital-argent n'étant qu'un moyen devant éviter l'illusion monétaire.

[email protected]
NB : Pour le nouveau management stratégique de l'économie algérienne et de Sonatrach, voir la contribution du Pr Mebtoul parue en novembre 2011 à HEC Montréal (Canada) et intervention au Forum mondial du développement durable (novembre 2016 «Révolution mondiale et nécessaire adaptation de l'économie algérienne» (Paris France)


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