Ce sont pas moins de 727 opérations pour un montant de 2 milliards de dinars qui ont été menées tambour battant dans les 488 établissements scolaires des trois paliers primaire, moyen et secondaire, empiétant souvent sur le confort des élèves durant l'année scolaire écoulée. Cette campagne de réhabilitation d'urgence a permis de rattraper des insuffisances monstres en matière d'hygiène générale, de réseaux d'eau et d'assainissement, de blocs sanitaires insalubres ou inexistants, d'aménagement des classes et des cours de recréation et d'embellissement global des façades devenues plus avenantes. Une rentrée scolaire dans les meilleures conditions. Le challenge des autorités locales, à leur tête Abdelkader Djellaoui, le wali de Ouargla, qui vient de faire, en fin de semaine, une tournée marathonienne des établissements scolaires, effectuant les dernières retouches et coups de pinceaux avec des couleurs flamboyantes et chatoyantes qui en disent long sur l'état d'esprit des autorités locales. Cette rentrée scolaire verra aussi la réception de 12 nouveaux établissements, dont dix écoles primaires, une annexe et un lycée. Un miracle avec les conditions climatiques faites de canicule et de tempêtes de sable réunies qui ont ponctué cet été. L'objectif étant d'améliorer les conditions de scolarisation des élèves de la wilaya et de dupliquer les quelques initiatives réussies d'écoles au top de l'aménagement, de l'organisation et de l'embellissement inspectées l'année dernière par la ministre du secteur, qui avait donné le coup d'envoi de la rentrée scolaire à partir de Hassi Ben Abdallah, une commune rurale à 30 kilomètres du chef-lieu de wilaya, dont l'ex-maire s'est distingué par un intérêt particulier pour le bien-être des élèves, surtout après avoir rehaussé le taux de réussite global au bac à 45%, tout en remédiant au taux zéro enregistré par la daïra frontalière d'El Borma l'année dernière. Mais encore une fois, la rentrée 2018/2019 se fera début septembre à Ouargla comme dans les autres wilayas du Sud et à l'instar du reste du pays. Comme chaque année, le débat autour de l'inadéquation de la période et des horaires en vigueur bat son plein à la veille de la rentrée que tout le monde s'accorde à vouloir réussir à tout prix. Une rentrée ordinaire, sans heurts et qui témoignerait de la cohésion et de l'unicité du pays lors de ce rendez-vous annuel. Les parents s'en inquiètent, les enseignants tirent la sonnette d'alarme et les syndicats se résignent à accepter le fait accompli. La réalité du terrain dit que les élèves rentreront certes mercredi 5 septembre, mais ils ne feront qu'une demie-vacation jusqu'au mois d'octobre. Les parents refusent d'envoyer leurs enfants l'après-midi, quand la chaleur est étouffante. Les écoles retapées à neuf offrent bien des moyens de ventilation pour le primaire et de climatisation pour le moyen et le secondaire, mais cela reste utopique sachant que les pics de chaleur sont enregistrés entre 11h et 17h. Le dialogue de sourds continuera entre une ministre qui clame haut et fort sa volonté de voir les régions se prendre en charge et proposer un créneau horaire adapté au lieu des 11h15 le matin en guise de sortie, la reprise à 14h et une sortie des cours à 15h30 ou 16h30 pour le primaire et à 17h pour les autres paliers. Des horaires incongrus avec les records de chaleur enregistrés dans tout le sud du pays. La période des horaires aménagés, décrétée par le gouvernement à titre expérimental, entre 6h et 13h pour le mois d'août, a pris fin vendredi et les horaires administratifs ordinaires, à savoir 8h-16h30, ont repris droit de cité alors que la canicule, elle, est toujours là. Un dilemme qui semble insolvable tant les solutions de l'Etat central ne répondent pas à la réalité de la vie quotidienne des Sahariens. La non-prise en compte par le ministère de l'Education nationale des spécificités géographiques et climatiques du Sud, dans l'élaboration du calendrier des examens périodiques, des concours et des vacances scolaires, a fait l'objet de débats lors des rencontres avec les syndicats de l'éducation et la ministre, mais rien n'a été fait pour y remédier et Mme Benghebrit argue, depuis quatre années, de la nécessité d'un consensus local et refuse de prendre une décision administrative à ce propos.