Pour aller à Aïn Babouche, il faut prendre place dans un J9 ou minibus au niveau de la gare routière d'Oum El Bouaghi. Neuf kilomètres seulement séparent cette petite daïra du chef-lieu de wilaya. C'est ce qui explique l'incessant ballet de fourgons aménagés ou J9 assurant la desserte entre les deux villes. A l'entrée de la cité, deux pinèdes, situées de part et d'autre, assurent aux habitants un supplément d'oxygène. Notre impression est qu'ici, l'environnement est mieux préservé que dans certaines localités de la wilaya. Les trottoirs de la grande rue sont revêtus de carreaux antidérapants, de couleur rouge brique et blanc. Une sorte de damier géant qui, malgré le temps gris de cette mi-janvier, confirme notre impression sur les efforts entrepris pour assurer propreté et hygiène à Aïn Babouche. Des lampadaires à deux branches, fraîchement installés, ajoutent au décor ce quelque chose de bienveillant et d'agréable. Le froid de ce mois de janvier a contraint les gérants des cafés à ne pas envahir de chaises et de tables les terrasses. Les clients, engouffrés à l'intérieur, sirotent leurs cafés du matin tout en commentant les évènements de Ghaza, le martyre. Il y en a qui, pour de plus amples informations, plongent dans la lecture des quotidiens nationaux. Des marchands de fruits et légumes ont bravé le froid pour étaler leurs marchandises le long des trottoirs adjacents à la rue principale. L'animation est moindre, car nombre de citoyens préfèrent aller à Oum El Bouaghi pour faire leurs emplettes, travailler ou, tout simplement, passer le temps. Il faut attendre, nous dit-on, le samedi, jour du marché hebdomadaire, pour vivre une animation particulière, grâce à l'arrivée de vendeurs et marchands des villes voisines. La population de Aïn Babouche, selon le dernier recensement, s'élève à 16 334, dont 12 000 en milieu urbain. Les autres habitants sont répartis entre les 12 mechtas qui relèvent de la commune. A l'instar des autres communes, Aïn Babouche a bénéficié de logements ruraux, et ce pour permettre le retour de nombreux fellahs et maintenir d'autres dans la campagne. D'ailleurs, c'est une région à vocation agropastorale. Les gens, ici, ne comptent que sur la terre et les rendements céréaliers pour vivre et faire vivre leurs familles. Par ailleurs, nous a assuré le P/APC, outre le logement rural dont a bénéficié la commune, et qui est de 300 unités (programme 2004/2009), il y a eu l'électrification de presque la totalité des mechtas, ce qui en porte le pourcentage à 95%. Ajoutons à cela l'ouverture de pistes qui facilitent le déplacement des fellahs et, aussi, des élèves qui fréquentent les collèges ou le lycée. Toujours pas d'unité de la protection civile Dans ce secteur, la commune est bien nantie : en plus d'une bonne couverture en écoles primaires, Aïn Babouche dispose de 3 collèges et d'un lycée. Un autre établissement scolaire est programmé pour les années à venir. Dans le cadre de la formation professionnelle, Aïn Babouche réceptionnera, sous peu, un centre CFPA, à l'architecture agréable et avenante. Ce dernier est situé à l'entrée sud de la ville, en allant vers Oum El Bouaghi. Il permettra ou allègera le fardeau des CFPA du chef-lieu de wilaya, d'autant qu'il assurera la formation de plusieurs dizaines de stagiaires. Aïn Babouche dispose également d'une bibliothèque communale, disposant d'Internet. Côté santé, les citoyens attendent l'ouverture d'une polyclinique, ne serait-ce que pour épargner aux malades les déplacements vers Oum El Bouaghi. L'APC ne dispose que d'une seule ambulance pour les évacuations urgentes. Elle n'a pas encore une unité de la Protection civile. Pourtant, c'est une région qui dispose de plusieurs hectares boisés de pins et autres espèces d'arbres. Faute d'unités de production, le gros des travailleurs est employé dans les entreprises du chef-lieu de wilaya. D'autres survivent grâce à la formule du filet social. Ils sont environ 200, pris en charge par l'APC qui pour assurer l'entretien des écoles, qui pour s'occuper des travaux de la voirie, qui pour faire office d'employé de bureau... Le P/APC, Bouakkaz Fatah, a déclaré que sa commune a bénéficié de nombreux projets, dont la réfection du réseau d'AEP et la rénovation de celui des eaux usées. Lesdits travaux ont été achevés, et il va falloir retaper les chaussées défoncées. Il attire notre attention sur le fait que sa commune a été déclarée, par le passé, la plus propre de la wilaya. Le P/APC, par les opérations d'embellissement, d'entretien et de la préservation des espaces verts, espère maintenir Aïn Babouche au rang des villes les plus propres. Le seul problème qui reste en suspens, nous est-il précisé, est celui du foncier, lequel, comme partout ailleurs, empêche le développement agricole. Avant notre passage, il a été procédé à l'attribution de 170 logements sociaux locatifs sur un total de 220. Ladite attribution n'a soulevé aucune contestation. Le P/APC a indiqué qu'en plus de ces logements, la commune verra la réalisation de 100 autres unités dans le cadre du logement social participatif (LSP). Pour les locaux à usage artisanal, Aïn Babouche s'est vu l'inscription d'une dotation de 140 unités, dont 98 sont achevées. L'on regrette, cependant, que certains locaux aient fait l'objet d'actes de vandalisme. N'oublions pas de signaler que la petite localité a été connectée au gaz naturel en 2003. Ce sont 2 700 foyers qui bénéficient de cette source d'énergie commode et économique. Toutefois, ce qui se fait sentir crûment, c'est l'absence d'un tissu industriel qui participerait à soustraire les jeunes au chômage. Il nous a été signalé que l'APC a loué des locaux pour deux investisseurs privés. Le premier a investi dans le créneau du plastique ; le second dans la construction métallique, notamment l'étude et la réalisation des charpentes métalliques. En attendant d'autres projets.