Les forgerons de la wilaya de Béjaïa ne savent plus où donner de la tête pour conjurer les maux dans lesquels ils se débattent quotidiennement et qui se rapportent à leur métier, de plus en plus délaissé par ces artisans, en ce sens qu'il ne leur permet pas de vivre décemment. En effet, le mécontentement et l'inquiétude de ces manieurs et « dompteurs » du fer ont pour origine le prix du charbon qu'ils trouvent exagéré. Selon des forgerons d'Akbou et d'Aït R'zine, le prix d'un quintal de charbon dépasse actuellement les 8000 DA, ce qui est hors de portée de la majorité des forgerons qui ont grandement besoin de cette matière première combustible et rare, essentielle pour leur métier. Selon la lecture de quelques-uns de ces artisans, cette flambée serait due à la rareté de cette matière, ce qui expliquerait la tendance à la hausse des prix, qui fluctuent depuis le début de cette année mais qui restent inabordables aux dires de nos interlocuteurs. Alors que le prix de cette matière n'était que de 1400 DA le quintal, il y a de cela deux années seulement, il a grimpé d'une façon exponentielle pour dépasser les 8000 DA le quintal, au début de l'année en cours. Ce qui décourage le plus optimiste des forgerons, lesquels voient surgir le spectre de la menace de mettre la clé sous le paillasson si les prix ne baissent pas à un seuil acceptable et raisonnable pour eux. Et ce, dans l'optique même de poursuivre leur profession en proie, déjà, aux difficultés qui sont les conséquences, bien évidemment, de la modernisation qui a poussé les gens à se rabattre de plus en plus sur les soudeurs. Les forgerons se contentent d'aiguiser des outils, des araires traditionnels, .... Les temps modernes et la « folle » tendance à la hausse du prix de charbon auront, peut-être, raison de ce métier séculaire.